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Interview : Girls in Hawaii

Rencontre avec Lionel Vancauwenberghe guitariste et chanteur de Girls in Hawaii. Le groupe pop est de passage dans le Sud ce 7 juin à Puget/Argens, l'occasion de faire plus ample connaissance...

Publié par Jean-Baptiste Fontana le 30/05/2014 - Modifié le 24/07/14 19:45
Interview : Girls in Hawaii

Avec des mélodies pop aux tonalités mélancoliques, Girls in Hawaii est revenu en septembre 2013 avec un troisième album Everest. Au sommet de leur art, les musiciens belges sont en concert au Mas des Escaravatiers ce samedi 7 juin. Un concert unique dans le sud-est et une bonne occasion pour nous de mieux les découvir. Rencontre.

 

Votre album Everest est sorti il y a près d'un an. Après un gros succès pour le premier, un second album qui a moins marché, comment a été accueilli ce dernier opus ?

Lionel Vancauwenberghe - Au niveau ventes, c'est tellement différent d'il y a dix ans que c'est un peu difficile à juger, mais on en a déjà plus vendu que le deuxième, donc on est super contents. A vrai dire, cela se passe mieux que jamais pour l'instant.

C'est une chouette renaissance pour nous, parce qu'on ne pensait pas que l'on reviendrait avec un disque.

"Pour nous, ça finit un peu une période. On a l'impression d'avoir fermé un triptyque, et de le finir d'une façon qui marche super bien."


Après cet album Everest, quel sera votre prochain sommet ? Une envie d'expérimenter d'autres formes d'écriture ?

On a reconstitué un nouveau groupe autour de deux nouveaux musiciens qui sont assez frais et qui ont beaucoup d'idées, donc on va travailler en commun. C'est pas facile pour un groupe d'évoluer comme ça, mais on se sent prêt, on a envie de s'amuser, de baser nos chansons sur d'autres éléments. Eviter les guitares acoustiques, par exemple. On a envie de surprendre et voir où cela nous mène.


L'image et la vidéo sont des éléments très présents dans votre travail.

Ca a toujours été très proche de nous. Moi, je suis photographe et graphiste. Après on est aussi fan d'illustration, de peinture. C'est un art que l'on commence à peine à explorer.

Mais on n'a pas encore réussi à pousser plus loin le lien avec l'image. Il y a sûrement un moyen de marier les deux de façon plus proche que l'illustration de l'un ou de l'autre.



Vous avez déjà repris l'écriture de nouvelles chansons ?

Oui, on a déjà recommencé, entre les concerts. Moi je reprends toujours là où je me suis arrêté, et donc ce que j'écris pour l'instant, c'est une espèce de continuité d'Everest. C'est un peu bizarre de reprendre ce travail d'il y a un an, comme un passage obligé. En tout cas, nous c'est comme cela que l'on fonctionne.

Dans une autre interview, Antoine expliquait que vous aviez besoin de changer d'air pour trouver l'inspiration. Vous ne pouviez pas rester dans des sessions consacrées à 100% à l'écriture, il fallait que cela se fasse de manière indirecte.

Oui, effectivement. C'est tout l'art de se tromper soi même. Plus on se dit que l'on va s'y mettre, moins on s'y met. On a toujours des stratagèmes pour tromper notre inconscient. Moi, par exemple, je travaille sur d'autres projets, comme pour du théâtre ou du dessin. C'est une manière de m'éloigner, de me tromper. Antoine il est comme ça aussi. Plus on s'en éloigne, plus ça revient au galop.




La scène, c'est aussi une source d'inspiration pour vous ?

En fait, ça ne l'a jamais été. On a toujours fait une distinction un peu trop tranchée entre les deux. Comme si l'un contaminait un peu l'autre. Mais cette fois-ci, ça s'est tellement bien passé qu'on se dit que c'est trop bête de perdre cette énergie.

On est plutôt calme sur le disque et rock sur scène. On va désormais essayer de marier les deux, ça veut dire tourner avant d'enregistrer. C'est un peu le rythme commercial de la musique qui amène ça, et on dit que ce devrait être dans l'autre sens : on tourne et ensuite on vend le disque.



Votre tournée est très chargée, comment est-ce que vous tenez le rythme ?

On se pose toujours la question. Depuis un an, on a fait plus de cent dates.

"Au début on se dit comment on va faire, et puis il y a quand même l'adrénaline qui est là, une forme de réalisation de soi. C'est vachement agréable."

Même dans l'équipe : on est entre amis, on se connaît très bien. Et puis le public évidement. C'est un peu cliché de dire cela, mais ça te fout un bon coup de vitamine.

Et puis coté pratique, désormais on tourne en tour-bus et plus en camionnette. On s'est offert ça ! Ca joue beaucoup quand même le sommeil. Là, on a un chauffeur qui roule pendant que l'on dort, et ça fait une grande différence sur la tournée.

Est-ce que vous avez une attente particulière vis à vis des festivals de l'été par rapport aux concerts en salle ?

Les publics qui sont peut être plus difficile. Parce qu'ils viennent pour beaucoup de choses, pas simplement pour nous. Ca fait un challenge, ça nous met au défi, ce qui est toujours bon pour un groupe.
Après, on aime bien rencontrer d'autres groupes. En tournée, on est quand même un petit peu en vase clos. C'est un peu fatiguant sur la longueur. Là, par exemple, ça fait quatre dates où l'on tourne avec Detroit et Fauve.

Et puis derrière cela peut aussi aboutir sur des collaborations artistiques ?

Peut être. On ne se dit jamais ça frontalement, il n'y a jamais personne qui franchit le pas. Mais il y a un contact qui s'établit entre deux univers. C'est chouette !



Comment est-ce que vous travaillez le live par rapport à l'album ?

On l'a travaillé comme une narration. Beaucoup de gens nous ont demandé si on allait rejouer de vieux morceaux, comme si après la mort de notre batteur, on avait décidé de tout mettre au placard.

Evidement on a travaillé exactement dans l'inverse. C'est important de mettre en mire ce que l'on vient de faire avec notre histoire, et on a essayé de transmettre ça sous une forme de narration.

"Ca permet de voyager dans l'histoire du groupe, peut être d'exorciser ça aussi. Faire une base pour l'après."

 

 

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JB Fontana / Photos :Olivier Donnet

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