Le soleil ne semble pas vouloir se coucher de si tôt sur le domaine du Mas des Escaravatiers. Il fait très chaud, la file d'attente pour accéder au site ne cesse de s'agrandir et l'attente se fait longue.
Une fois les barrières levées, il faut se précipiter pour avoir la chance de s'affaler sur un grand canapé tout confort à l'ombre des oliviers. Le climat est doux, l'ambiance au bord de la piscine rappelle les maisons de vacances, pas de doute on se sent vraiment bien.
Le ciel change de couleur, il s'assombrit et laisse place aux étoiles. La première partie vient de se terminer. Un jeune homme seul sur scène a tenté, tant bien que mal, de préchauffer le public. Ses compétences techniques ne sont pas négligeables, cet artiste sait tout faire tout seul (voix, instruments et sons). Sa musique est originale, un mélange des genres audacieux mais les spectateurs n'attendent qu'une chose : l'arrivée de la tête d'affiche !
Ca y est, ils sont là. Arrivés à l'abri des projecteurs, ils apparaissent comme par enchantement aux premières notes. L'éclairage est doux, un peu brouillé par la fumée. Du rose, du violet et du bleu viennent illuminer le gros olivier derrière la scène. Le concert commence tout en délicatesse avec la voix sublimement cassée de Clemens Rehbein et les sons harmonieux de Philipp Dausch, vêtu de sa plus belle chemise, et son ordinateur.
Intimidé par la masse qui applaudit, le chanteur cherche ses mots en français. "Bonsoir... euh... merci beaucoup!". Il continue son interaction avec le public en anglais et se rend vite compte que ce n'est pas une légende, les Français ne comprennent strictement rien à la langue de Shakespeare. Les deux allemands prennent cette réaction à la rigolade bien qu'un peu gênés. Ils vont se faire comprendre en musique, technique dans laquelle ils excellent.
Les morceaux s'enchainent et la puissance des titres montent crescendo. Les lumières des projecteurs deviennent plus chaudes et vives. Ils annoncent plusieurs nouvelles chansons qui conservent le style et la prestance des deux jeunes hommes de 21 ans. La voix de Clemens est incroyable, il nous surprend à la faire grimper et à tenir ses notes. Main dans les cheveux pour remettre sa crinière en place, il annonce l'arrivée Antonio et son harmonica sur scène. Tous les trois, ils nous offrent un moment de partage musical très entrainant. Les corps se déhanchent, les mains se touchent pour marquer le tempo et l'esprit est captivé par le show.
Le morceau phare de l'été Stolen Dance arrive. Tout le monde s'agite et sort son smartphone pour immortaliser ce moment. La programmation de dernière minute de ce groupe au Mas était un pari osé mais réussi.
Clémentine Carreno
Photos : Jean-Baptiste Fontana