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Empty Moves I, II et III, l'expérience chorégraphique au Pavillon Noir

Reportage : Empty Moves I, II et III, l'expérience chorégraphique au Pavillon Noir.

Publié par Redac . le 31/10/2014 - Modifié le 06/02/15 13:55
Empty Moves I, II et III, l'expérience chorégraphique au Pavillon Noir

Angelin Preljocaj est décidemment un artiste à deux visages.
Il y a d’un côté le chorégraphe des grandes pièces narratives et consensuelles qui font le tour du monde comme Les Nuits (création 2013) ou Blanche Neige que l’on retrouvera avec plaisir en décembre au Grand Théâtre de Provence.

Et puis, il y a de l’autre côté l’artiste beaucoup plus expérimental capable de créer des ovnis dans l’univers de la danse avec des œuvres coup de poing comme « Ce que j’appelle oubli » ou encore l’exigeant Empty Moves une création hors normes présentée à Aix en Provence du 14 au 18 Octobre !

Cette ambivalence qui pourrait apparaître comme une contradiction ne l’est pas. Le chorégraphe l’expliquait en présentant la nouvelle saison depuis son lieu de résidence du Pavillon Noir : Il a besoin de ces pièces plus novatrices pour en tirer la substance de ses créations comme d’un laboratoire d’expérimentations.

10 ans ! C’est le temps de création qui s’est écoulé entre la genèse d’Empty Moves part I et son évolution avec cette troisième partie créée en 2014.
Le résultat c’est une pièce exigeante tant pour le public que bien sûr pour les danseurs. La lumière est fixe, la bande son « Empty Words » est elle-même une performance musicale où John Cage provocateur égraine des mots et intègre à son œuvre les réactions du public.

C‘est d’ailleurs ce titre « Empty Words » qui vous l’aurez compris, donne en écho son nom à la pièce.… et puis « Empty Moves » c’est aussi 1h40 de performance physique, de successions de poses, de portés et de tableaux métronomiques pour 4 magnifiques danseurs-interprètes-marathoniens : Yurié

Tsugawa, Nuriya Nagimova, Baptiste Coissieu et Fabrizio Clemente qui ne quittent jamais le plateau. A l’évidence la pièce est un défi physique pour les danseurs et Angelin Preljocaj sait en jouer en mettant par exemple en évidence leurs trainées de sueurs sur le tapis de scènes. « Empty Moves I,II et III » est aussi une expérience physique pour le spectateur, l’environnement sonore, la durée mais aussi l’empathie que l’on ressent pour les danseurs qui enchainent impeccablement des gestes chorégraphiques complexes jusqu’au bord de l’épuisement … tout cela fait que l’on ne ressort pas indemne d’une représentation d’Empty Moves.

Parfois on décroche un peu malgré soi : il faut se concentrer car l’expérience est hypnotique mais au final on en ressort éprouvé, avec le sentiment d’avoir communié avec les interprètes… mais c’est aussi là le but d’Angelin Preljocaj ! … on en ressort certes éprouvé mais surtout conquis par cette œuvre chorégraphique qui ne ressemble décidemment à aucune autre.

Didier Philispart

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