Ce n'est pas trop dur de se dévoiler sur scène pour une ancienne actrice habituée à se cacher derrière un personnage ?
Oui et non ! Quelque part Hollysiz c'est un peu un personnage même s'il est très inspiré de ma vie. Les textes que j'ai écrit peuvent être très personnels et parfois pas. Le public ne sait pas où est la barrière, c'est un jeu aussi. Je brouille un peu les pistes. Ce qui est sûr c'est qu'on est beaucoup plus à nu que lorsqu'on est acteur.
L'écriture en anglais est un autre moyen de se cacher pour mieux se dévoiler ?
Vous ne pouviez pas trouver mieux comme formulation, c'est exactement ça ! Après cela a été totalement inconscient, je ne me rendais pas compte que finalement j'avais choisi cet angle aussi pour des raisons de pudeur.
Vous avez déjà pensé à chanter en français ?
J'aime beaucoup écrire en français, c'est une langue que j'adore. Pour l'instant, quand j'écris je pense à d'autres gens. J'aimerais écrire pour les autres. Mais je ne me vois pas chanter en français, ça viendra peut être.
J'ai un réel amour pour la France
Et vous écririez pour qui ?
J'aurais peur que cela me porte de l'oeil de le dire mais j'aimerais bien écrire aussi bien pour des femmes que pour des hommes et même pour des générations très différentes.
Si vous deviez faire un duo avec un artiste français, ce serait qui ?
Il y a une jeune artiste que j'adore et que j'ai déjà invité à jouer avec moi. Une rappeuse qui s'appelle Sianna. Et je peux déjà vous dire que dans quelques années on dira "ah, tiens okay, c'est elle qui l'a vue jouer en premier" !
Sur votre premier album, "My Name Is", on vous voit avec des rayures rouges qu'est-ce qu'elles symbolisent ?
Alors je n'ai aucune idée de ce qu'elles symbolisent si ce n'est mon obsession pour le rouge et le blanc ! Après, il y avait cette verticalité, qui se retrouve dans le choix des lettres du titre... J'aime bien l'idée qu'il y ait un concept assez clair dans ma tête. Si l'album devait être une ville il serait plus New-York que Los Angeles parce qu'à New-York tout va vers le haut, les rues sont parfois très étroites. Il y a quelque chose de très mathématique que j'aime beaucoup.
J'avouerais que je n'ai jamais encore expliqué ces histoires de rayures, en tout cas je voulais qu'elles me couvrent un peu, que l'on ne me distingue pas totalement. Mes cheveux sont devant mon visage, j'avais plus envie de faire la promotion de la musique que de la chanteuse.
Une réédition de l'album vient de sortir, pourquoi l'avoir fait ? Qu'est-ce qui a changé sur cette version ?
Déjà, on est passé de douze titres à vingt-deux plages. Il y a quatre titres en plus, une reprise, une version acoustique d'un morceau et beaucoup d'autres choses. On l'a réédité pour les un an de l'album, pour fêter son succès, pour remettre le projet là où il en était. Entre le moment où j'ai écrit l'album et où il est sorti, beaucoup de choses ont évolué. Il y a aussi eu une tournée, c'est par la scène que j'ai testé les morceaux, j'avais un tourneur avant d'avoir une maison de disques. Et puis plutôt que d'attendre de faire un nouvel album, j'avais envie de proposer une version complète et à jour.
Si l'album devait être une ville, il serait plus New-York que Los Angeles.
Le clip du titre The Light est très symbolique et percutant. C'est primordial pour vous de laisser parler les images ?
Oui, oui, je pense que le clip parle de lui même. C'est une histoire vraie, le réalisateur Benoit Pétré m'a appelé en me disant qu'elle marcherait très bien avec The Light. A la base, il n'y a pas la volonté particulière de parler de ce sujet là mais de la discrimination d'ordre général. Le titre donne à chacun le pouvoir d'exprimer sa propre lumière, ce que l'on est et de laisser sortir ce que l'on ressent vraiment. Surtout en ce moment, il y a de moins en moins de tolérance, on se renferme tous un peu donc raconter une histoire comme celle-ci, je trouvais que c'était un message assez positif et j'ai pris beaucoup de plaisir à produire ce clip.
Le monde artistique c'est votre domaine, il n'y a rien à dire là dessus mais si Hollysiz devait se reconvertir professionnellement, elle ferait quoi ?
Alors là vous allez bien m'embêter ! Je n'en ai aucune idée, je vous avoue... Il y a beaucoup de domaines où je me sens très à l'aise. J'aime profondément la gastronomie et le vin mais ce ne sont pas des métiers que l'on apprend comme cela. Ce sont des passions d'une vie. Après, je serais très heureuse si je vivais avec des chevaux maintenant de là à les élever je n'en sais rien.
D'ailleurs en parlant de vin, les Varois ont pu se rendre compte de votre folle énergie cet été au Mas des Escaravatiers, c'est quoi votre secret pour donner autant à votre public ?
J'ai toujours eu autant d'énergie dans la vie et j'ai toujours estimé que quand les gens se déplacent pour vous, ils méritent de recevoir toute cette énergie. Quand je monte sur scène, j'ai envie que le public voit le meilleur spectacle possible. Il faut être au top chaque soir car même si le concert d'hier ou d'il y a dix jours était génial, on s'en fout car eux sont là ce soir ! Il faut essayer de donner le meilleur tout le temps, je vous avoue que cela me coûte physiquement. La saison des festivals a été extrêmement intense mais l'énergie que l'on reçoit dans l'autre sens est énorme.
Quand je monte sur scène, j'ai envie que le public voit le meilleur spectacle possible.
Vous serez en concert au Moulin de Marseille et à l'Espace Malraux de Six-Fours au mois de novembre. Ces dates sont dues au hasard de la tournée ou vous avez une réelle attache au Sud-Est ?
A Marseille j'ai tous mes cousins donc je suis ravie, je vais pouvoir jouer en famille ! J'ai un réel amour pour la France, je suis heureuse de la traverser de haut en bas depuis un an et demi maintenant. On a la chance d'avoir un pays merveilleux et tellement riche de diversités et de changements.
Revivez le concert d'Hollysiz au Mas des Escaravatiers
Hollysiz en concert dans le sud :
Propos recueillis par Clémentine Carreno - Photos Dimitri Coste & JB Fontana
