Vous êtes un véritable hyperactif. On a la sensation que vous faites tout. Pourquoi ? Par passion du métier ?
"Par sens de l'artisanat ! Je travaille beaucoup car j'aime mon métier. Souvent un projet en appel un autre. Il y a aussi des projets que vous maturez depuis longtemps qui naissent en même temps que d'autres projets. Parfois on a la sensation que tout se fait en même temps mais tout se fait en fait relativement calmement. Les projets se créent les uns après les autres. C'est vrai que quand vous avez quelques casquettes, vous êtes amené à travailler sur des choses totalement différentes. »
Parlez-nous de vos débuts, de vos passages à l’humour.
"Je viens du théâtre subventionné. Pas du tout de l'humour, plutôt du théâtre contemporain, des compagnies itinérantes. J'avais aussi ma propre compagnie donc je venais d'un théâtre contemporain assez sérieux. Puis j'avais 17 ans, et j'ai eu la chance de ne pas arrêter de travailler.
Le passage à l'humour s'est fait simplement. J'avais déjà la casquette de metteur en scène, et j'ai mis en scène un copain. Un copain qui faisait du café théâtre et ça a été le premier pied à l'étrier. C'est vrai que ça m'a fait gouter à ça, et quand je suis venu à Paris Sylvie Joly m'a demandé de la mettre en scène. On s'est très très bien entendus, donc elle m'a redemandé de la mettre en scène dans le spectacle suivant. C'est vraiment au travers de la mise en scène que j'en suis venu à créer mon propre spectacle. »
Sans trop en dévoiler le contenu, vous parlez de quoi dans votre spectacle ?
"Des gens, de tout le monde, de monsieur et madame tout le monde. Plus de portraits que de situations, et je mélange beaucoup de styles : de l'absurde du stand-up, des moments où je m'adresse directement au public. C'est une observation des contemporains sans jugement. Je ne juge jamais personne. Je suis pardonnant avec tout le monde et je m'inclus là dedans. Tous nos petits défauts, nos vulnérabilités sont nos plus grands points communs".
Comment expliquez-vous le succès de votre spectacle ?
« Je sais pas. Spectateur après spectateurs, c'est comme ça qu'on a construit. On n'a pas arrêté de penser le spectacle, de le faire évoluer. C'est un spectacle évolutif. »
Craignez-vous la médiatisation de Catherine et Liliane ? Que le format prenne le pas sur le reste ?
« Non, je ne fais pas les choses pour les craindre après coup. Je les fais parce que j'aime bien. Quand j’aurais la sensation d’avoir fait le tour, on s’arrêtera avec mon camarade. Quand quelque chose prend il ne faut pas le bouder. J’essaie quand même d’être vigilant et de ne pas répondre à tout en Catherine et Liliane. Elles restent dans leurs bureaux, dans leurs missions de secrétaires. Pour le moment c’est très bien comme ça. »