C'est un contrôle aléatoire des Douanes qui a permis de retrouver un tableau volé en 2009 au musée Cantini.
Vendredi 16 février, les douaniers contrôlent un bus arrêté dans une station-service Total, sur une aire d'autoroute de l'A4 dans l'est parisien, sur la commune de Bussy-Saint-Georges. C'est un bus qui opère sur des liaisons européennes. "C'est un mode de transport discret qui est de plus en plus utilisé par les réseaux" nous explique un douanier confirmant les informations du Parisien.
Initialement à la recherche de drogue ou d'argent, les douaniers découvrent un tableau emballé dans la soute à bagages.
A bord, aucun passager n'en revendique la propriété, personne n'est d'ailleurs interpellé. Le tableau est consigné le temps de faire les vérifications. Elles confirment bien qu'il s'agit de l'original.
Prêté par le musée parisien, le tableau avait été volé le 31 décembre 2009, sans qu'aucune trace d'effraction ne soit constatée. Ce vol avait alors suscité une vive polémique à Marseille.
La valorisation de ce pastel de Degas de 32 sur 27 cm daté de 1877 est estimée à 800 000 euros. Il sera de retour dans le musée d'Orsay très prochainement, et notamment lors d'une prochaine expositions consacrée au peintre "En 2019, on aura une magnifique expo Degas à l'Opéra et ce tableau nous aurait manqué affreusement. Donc s'il était confirmé que c'est bien celui-ci, on en serait ravis" explique le musée interrogé par l'AFP.
C'est la procédure habituelle : lors de la découverte d'oeuvres d'art suspectes, les douaniers peuvent utiliser les technologies de reconnaissance d'image pour retrouver une oeuvre d'art répertoriée comme volée et travailler avec des experts indépendants.
L'Office central de lutte contre les trafics de biens culturels diffuse ainsi aux forces de police les photos des tableux volés en France et dans le monde.
Au quotidien, les Douanes surveillent notamment le marché de l'art. Galeries et ventes aux enchère sont régulièrement inspectées pour vérifier la provenance des oeuvres vendues. Que ce soit lors d'un contrôle aléatoire ou lors d'enquêtes, des oeuvres d'art prestigieuses sont ainsi retrouvées. En 2015, deux Picasso avaient ainsi été retrouvés, le premier sur un bateau à Calvi, le second lors d'une enquête qui avait mené les douaniers jusqu'à New York.
C'est l'exposition événement de ce printemps : Picasso, Voyages imaginaires est exposée à la Vieille Charité jusqu'au 24 juin. Après l'affaire cette affaire du Degas en 2009 puis celle d'une stèle égyptienne volée à la Vieille Charité cet été, la sécurité a été largement renforcée.
Stationnement interdit à proximité du bâtiment, équipes de sécurité renforcées, portiques et fouilles obligatoires... Pas question de lésiner sur la sécurité d'une exposition avec les oeuvres inestimables du maître catalan.
Lors du dernier conseil municipal, une délibération a également été votée pour renforcer la sécurité du musée, à hauteur de 80.000 euros supplémentaires : "transmission des images des caméras de vidéo-surveillance au Centre de Supervision Urbaine, le remplacement des caméras vieillissantes, le remplacement des stockeurs d’images et la mise en place de portiques de détection."