Le 25 juillet dernier, une bonne partie du Cap Taillat et Lardier partait en fumée. Plus de 500ha de cette zone protégée étaient ravagés. Un bilan écologique lourd pour la faune et la flore, notamment les tortues d'Hermann, mais aussi pour le tourisme. Le site est le dernier cap sauvage avant la frontière italienne.
Huit mois après, le sentier du littoral est enfin rouvert au public.
Le premier enjeu est de protéger le terrain, mis à nu après le feu. Le Var est un département exposé aux fortes pluies et un ruissellement trop fort peut occasionner des dommages sur la terre (phénomène de ravinement). C'est notamment avec la pose de fascines: ces troncs mis en perpendiculaire de la pente permettent de lutter contre l'érosion des sols.
Au delà de l'enjeu écologique, il y a eu aussi un réel travail sur l'aménagement pour les visiteurs avec une mise en sécurité des sentiers. En effet, les arbres calcinés sont condamnés à tomber tôt ou tard. Il y a donc eu un travail important d'abattage (près de 3800 arbes abattus) tout le long du sentier.
le site des caps Taillats et Lardier accueille 350.000 visiteurs par an
"L'objectif est de regénérer le massif avec davantage d'essences de feuillus, chênes vert ou chênes liège, pour avoir à terme, une forêt qui sera plus résistante aux départs de feu et plus résiliante en cas d'incendies" Marc Duncombe, Directeur du Parc National de Port Cros.
Habituellement, après un incendie, c'est le pin d'alep qui colonise les massifs et il faut près de 150 ans avant que la forêt ne se transforme avec des feuillus. L'objectif du projet est donc d'accéler ce phénomène naturel.
Une forêt constituée uniquement de pins d'alep est beaucoup plus fragile face aux incendies, contrairement aux chênes.
Si cette plante fait la fierté de certaines communes, elle n'en reste pas moins une espèce particulièrement envahissante qui n'a rien à faire dans l'écosystème méditerranéen.
Les équipes du parc sont particulièrement vigilantes pour éviter la prolifération du mimosa et vont accompagner le massif dans un équilibre entre les essences.
Force est de constater que huit mois après, la nature reprend ses droits. Les plantes ont recolonisé tout le massif ce qui permet de rester optimiste pour les années à venir. On n'est pas dans une situation comme dans les Calanques de Marseille où la terre est parfois à nu à force de subir des incendies successifs.
Différents appels aux dons et actions caritatives ont permis de collecter des fonds pour financer ces travaux. Plus de 100.000 euros ont ainsi été collectés, abondés par une subvention de l'état à hauteur de 165.000 euros. Au dela des aspects financiers, c'est aussi un engagement humain avec plus de 300 bénévoles qui se sont mobilisés pour venir nettoyer le site et collecter 6 tonnes de déchets.