Le gouvernement a ordonné la fermeture de tous les marchés en raison du coronavirus mais a laissé la possibilité aux préfets d'accorder des dérogations au cas par cas. Dans les Bouches du Rhône, une quinzaine de villes et villages bénéficient ainsi d'une autorisation pour rouvrir leur marché sous des conditions strictes.
Interrogé à ce matin lors d'un point presse téléphonique, le préfet Pierre Dartout a confirmé d'une part que des demandes de dérogations avaient été demandées pour Marseille, mais qu'il ne comptait pas en accorder dans l'immédiat. Trois marchés sont particulièrement concernés:
Avant le confinement, ce marché posait déjà problème. La ville avait alors tenté de réduire de moitié le nombre de forains en raison de l'incivilité des clients, trop concentrés sur cette petite place.
Avec la décision gouvernementale, le marché a été automatiquement supprimé. Reste la question d'une possible dérogation. Compte tenu de sa configuration, de la surface réduite de la place, mais aussi de la présence de nombreux commerces à proximité, le préfet ne souhaite pas lui accorder de dérogation. Il devrait donc rester interdit jusqu'à la fin du confinement.
Les pêcheurs artisanaux alertent sur leur situation économique très difficile. Compte tenu du caractère aléatoire de leur pêche, ils n'arrivent pas à travailler avec la grande distribution. Ils ont également perdu le marché des restaurateurs.
Aujourd'hui, ils essayent tant bien mal de vendre leur pêche quotidienne sur le quai des Belges, certains directement depuis leur bateau. Les pêcheurs affirment avoir cependant fait un courrier au préfet et attendent son retour. Cette situation reste ambigüe, puisque le préfet ne voit pas d'un bon oeil les rassemblements de personnes sur ce lieu emblématique. "Personnellement, je ne souhaite pas qu'il y ait plus de personnes sur le Vieux Port" précise Pierre Dartout qui ne ferme cependant pas complètement la porte à une dérogation.
Fait exceptionnel, la Préfecture a ordonné la fermeture de la "Grande halle" du Marché aux Puces ce jeudi. Non respect des règles de distanciation sociale, non filtrage des clients à l'entrée, présence simultanée d'au moins 250 personnes à l'interieur du site... Après six contrôles et des recommandations non appliquées par les gérants, le préfet a donc décidé de sévir.
Reste néanmoins que le préfet souhaite "trouver une solution de substitution dans les prochains jours, en coordination avec la ville de Marseille, pour les populations de cette partie de la ville où il n'y a pas beaucoup de commerces".
