Ce samedi 5 décembre, la foule est au rendez-vous l’ouverture de cette foire sur le Quai du Port. Il faut même faire la queue pour y accéder. Mesure obligatoire qui a été instaurée pour garantir une certaine distanciation sociale à l’intérieur du périmètre du marché. Mais une fois à l’intérieur, il faut bien reconnaître que la distanciation sociale est souvent mieux respectée par les santons sur leurs étals que par les visiteurs du marché.
Si ces marchés ont pu être organisés, c’est qu’une semaine plus tôt, le préfet a donné, malgré lui, le coup d’envoi des festivités de Noël dans les Bouches du Rhône.
En autorisant « des marchés, mais pas des lieux de rassemblement conviviaux », le Préfet Christophe Mirmand a entrouvert une porte dans laquelle les communes se sont aussitôt engouffrées pour ressusciter leurs marchés de Noël qu’elles avaient prévue d’annuler quelques jours plus tôt.
« On voit aussi ce qui se passe ailleurs. La Foire aux Santons de Marseille a été un déclencheur » reconnaît Gaby Charroux, le Maire de Martigues qui organise son marché de Noël dès le 18 décembre.
Car avant lui, c’est celui d’Aix et surtout l’emblématique Foire aux Santons de Marseille qui ont reçu le feu vert de la Préfecture. Celle de Marseille existe depuis 1803 et elle a traversé toute les guerres sans jamais être annulée. «Ils n’ont jamais rien lâché » reconnaît Yannick Ohanessian, l'élu en charge de ce dossier à la Ville de Marseille. Il a même réussi à faire revenir le Marché de Noël de Marseille, qui lui a été créé il y a quelques années.
« Pour nous aujourd’hui, enfin les fêtes sont là » se félicite Gaby Charroux. Car le marché de Noël de Martigues revient de loin. « Il y a quatre semaines, nous avions tout annulé, en raison des contraintes qui étaient annoncées la première quinzaine de novembre. Et puis la situation s’est améliorée. Nous nous sommes dit, aller, allons y à toute allure. Le service animation a fait preuve d’une flexibilité incroyable. Au final, nous aurons des fêtes proches de celles de l’an dernier ».
Une vingtaine de chalets seront installés à Jonquière, Esplanade des Belges, dès le 18 décembre avec quelques ajustements malgré tout cette année : Le préfet ne veut pas de consommation sur place, alors on ira manger les beignets ou boire le vin chaud hors du marché. « C’est la moindre des choses vis-à-vis des bars et restaurants qui restent fermés ».
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D’un point de vue administratif, il y a deux manières de voir un marché de Noël : soit on considère que c’est un marché avant tout, et donc, en théorie pas besoin d’autorisation préfectorale. On reste sur le protocole sanitaire mis en place pour tout marché et les commerces en général. Mais un marché, à fortiori de Noël, peut aussi être considéré comme un événement festif qui va générer un rassemblement de personnes, et donc être strictement interdit dans le contexte actuel.
C’est donc cet équilibre fragile avec lequel doivent composer les maires : un marché oui, mais sans buvette ni Père Noël. Des manèges pour les enfants oui mais pas pour les grands. Pas de patinoire, ou alors, une réservée aux enfants comme à Cassis. Pas de feux d’artifices, mais du mapping ? Oui, mais à condition de le faire tous les soirs pour ne pas créer un événement lors d’une date unique.
«Nous sommes en contact en permanence avec le sous-prefet. Nous avons eu une écoute très attentive de sa part » précise Gaby Charroux qui se souvient aussi de la réunion à l’ambiance glaciale avec Olivier Véran en Préfecture, qui prenait les maires de haut et les mettaient devant le fait accompli face à ses décisions.
Dans la région, la préfecture du Var se montre moins conciliante. Le nouveau préfet, installé depuis cet été a lui fixé des directives plus strictes : Dans le Var, pas de marchés de Noël mais uniquement un prolongement des marchés réguliers. Malgré tout, quelques chalets vont tout de même revenir dans le Var.
Du côté des santonniers, on essaye de sauver une saison raccourcie. « Nous avons une demi saison, les marchés aux santons devaient commencer à la mi-novembre » explique Didier coulomb. Son stand du marché d’Aubagne connaît malgré tout un succès particulier cette année car il a créé un santon à l’effigie du Professeur Raoult. Dès l’ouverture du marché ce samedi matin, les 300 petits santons produits depuis début novembre se sont écoulés comme des petits pains et l’Atelier Di Landro tente d’en reproduire en dernière minute.
D’une manière générale, le public a répondu présent dès ce premier weekend d’ouverture, malgré le froid et les manifestations. Avec le nouveau protocole sanitaire, on a même vu des files d’attentes à l’entrée des foires aux santons. Le ravi ne sera finalement pas que sur la crèche.
Elle est mise à jour quotidiennement dès l'annonce de la confirmation ou des annulations des marchés de Noël.