C’est dans le décor sublime du théâtre de la Sucrière que le festival de l’Estaque c’est déroulé cette année. Les organisateurs n’ont pas hésité à planter le décor : des bougies au sol dans le parc mais également suspendus aux pins, deux guitaristes pour patienter, ambiance intimiste au rendez-vous. A l’entrée du théâtre, des flambeaux étaient perchés à deux mètres du sol, le public n’avait plus qu’à suivre la lumière.
L’amphithéâtre n’est pas plein à craquer mais les festivaliers présents ont profité pleinement.
Il fait encore jour lorsque Tatou, Blu et Jame, les trois compères de Mossu T e lei Jovents entrent sur scène. En fond de scène, une photographie noir et blanc des grues de la Ciotat, tout est dit.
Très sage, le public confortablement assis ouvre grand ses oreilles. L’humour et la bonne humeur se font tout de suite ressentir et c’est parti pour 1h30 de découverte de La Ciotat avec ses gabians, ses filles bien jolies et son port si charmant . La complicité des trois musiciens est vite dévoilée au public. Tatou qui chante en occitan lance à Blu - « Toi qui a travaillé à l’ONU tu vas traduire »
- « J’ai pas travaillé à l’ONU, j’ai travaillé à l’ONF »
- « C’est pareil » réplique le chanteur avant de se lancer.
Tout le monde passe le concert le sourire aux lèvres, et tout d’un coup, surprise, un quatrième personnage fait son entrée sur scène, une chaise dans une main un sac en plastique dans l’autre. L’homme s’installe et joue d’un drôle d’instrument : des boules de pétanque !
Il s’agit en faite de Fred Zerbino, le percussionniste ciotaden du groupe.
Mais chez Mossu T, la musique sort de partout : guitare, banjo, batterie, bouteille de bière et même de marionnette ! Les paroles mêlent français, occitan, english of la Ciotat et l’ambiance ne fait qu’augmenter. Petit à petit le public descend les gradins pour se dandiner devant la scène et tout le monde chante en cœur « Fruit, fruit, fruit confit je suis fruit confit…. ». Soudain le joueur de percussion revient et interrompt la chanson « Mais ils se font chier les gens, faut faire une impro ». Tatou et Blu se prennent au jeu, et les rimes en « iz » fusent : doigts dans la prise, billets dans la valise, valise pleine de chemises, parolier d’Olivia Ruiz… bref un grand n’importe quoi bien ficelé qui part en reprise : Obladi Oblada… enfin à leur sauce bien sûr !
Le concert se finit avec une de leur chanson phare « A la Ciotat » Le public participent avec joie en répétant en cœur d’un côté « A la Ciotat » et de l’autre « A Marseille ».
C’est sûr avec Mossu T e lei Jovents le public marseillais n’était pas trop dépaysé.
La nuit est tombée sur le théâtre de la Sucrière et c’est au tour de Oai Star : Lunettes de soleil sur le nez, Gari fait son entrée accompagné d’un guitariste, un batteur et deux personnes aux platines. Les nuages font leur apparition mais les gouttelettes n’arrêtent pas les musiciens. On est plongé dans une ambiance totalement différente, l’électro rock qui se dégage n’effraie pas le public bien au contraire, l’ambiance est au pogow ! Surprenant, le jeune Suèdois Dubmood souffle sur le groupe un vent nouveau, celui de la Chip Music, il descend de son estrade muni d’une game boy pour donner le rythme.
D’une petite leçon pour casser les horodateurs on passe aux coups de gueule, et le Oai Star veut faire brûler la mer. En tout cas une chose est sûre, vu l’accent et les expressions qui se dégagent, on est bien à Marseille ! Oai Star a connu un nouveau tournant avec le départ de Lux, mais sans oublier son complice décédé en juillet dernier, Gari a fabriqué une vraie machine à faire danser !
La pluie de plus en plus forte est venue mettre fin au concert mais le public même mouillé était conquis.
Oai Star
Pauline Volton