La mise en scène de Serge Noyelle explore avec finesse la dynamique familiale comme un reflet des rapports de pouvoir et de soumission que l'on retrouve dans la société.
La distribution, composée de jeunes acteurs, dynamise la pièce, lui conférant une énergie nouvelle qui reflète à la fois l’enthousiasme et l’innocence : les imposteurs d’aujourd’hui ne sont plus nécessairement des figures sombres et distantes, mais bien des individus qui savent, par leur apparence, attirer la confiance et les faveurs.
Cet équilibre entre humour et gravité est essentiel pour capter l'essence du texte de Molière. La pièce, oscillant entre comédie et tragédie, révèle ainsi toute la complexité des comportements humains : les personnages rient et se chamaillent, mais leurs éclats de rire dissimulent un malaise grandissant, une inquiétude qui se transforme en tragédie à mesure que Tartuffe gagne du pouvoir.
Le Tartuffe de Serge Noyelle, entre rire et tragédie, invite donc le spectateur à une réflexion profonde sur sa propre capacité à discerner la vérité dans un monde de faux-semblants et de mensonges. Cette interprétation ancre la pièce de Molière dans une contemporanéité brûlante, où chaque spectateur est interpellé à aiguiser son esprit critique pour ne pas se laisser, à son tour, fasciner par les "Tartuffes" modernes.