« Rétrécir à son gré la distance des siècles »*, retrouver la proximité avec l’antique au sens large, et par là même pouvoir éprouver la malléabilité du temps, c’est l'expérience singulière à laquelle nous invite Gabriel Léger dans son travail.
Plus exactement, il s’intéresse au rapport qu’entretient le présent précaire et la permanence du temps long, lié à la figure tutélaire du Chronos grec. Pour cela, il convoque fréquemment le monde antique afin d’accentuer la confrontation entre ces deux notions. Dans son œuvre, le thème de la survivance de l’antiquité est un moyen plus qu’un objectif : il rappelle la faculté essentielle de l'art, qui possède la force de s'opposer à la déliquescence des choses, en offrant un répit salutaire face à l'écoulement infini du temps.
* Marguerite Yourcenar
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