La Cerisaie, œuvre magistrale d’Anton Tchekhov, revient sur scène dans une nouvelle mise en scène captivante de Serge Noyelle. Pièce chorale réunissant douze acteurs, elle nous plonge dans l’intimité d’une famille en déclin, accrochée à une propriété en sursis. Cette maison et ce jardin, témoins d’un monde en voie de disparition, deviennent l’arène où s’affrontent passé et modernité.
Dans cette dernière pièce de Tchekhov, l’ancienne aristocratie se heurte à une ère nouvelle dominée par l’économie et le pragmatisme. Lioubov et Gaev, héritiers d’un temps révolu, incarnent une insouciance désespérée face à Lopakhine, paysan devenu entrepreneur, qui incarne le réalisme impitoyable du progrès. Autour d’eux gravitent une galerie de personnages hauts en couleur : Charlotta et ses tours de magie, Trofimov l’éternel étudiant, Pichtchik le quémandeur sans pudeur, Epikhodov et son désespoir absurde, Varia, Ania, Douniacha, Iacha, et Firs, dernier vestige d’un monde défunt.
Dans cette mise en scène, La Cerisaie devient une fresque vibrante où l’humour et la mélancolie se mêlent, où l’absurde côtoie l’inévitable.
Une pièce à voir, ressentir et méditer, où chaque instant oscille entre éclats de rire et larmes silencieuses.