Les couleurs ont une histoire. Michel Pastoureau , célèbre historien spécialiste de l'analyse des couleurs et de l'héraldique l'avait bien compris lorsqu'il publia son ouvrage sur la couleur bleue. Le bleu est une couleur difficile à fabriquer mais surtout compliquée à comprendre, à cerner, elle est cependant le témoin d'une histoire sociale entre les peuples.
Pour les Romains, il s'agit de la couleur des barbares. Elle n'entre pas dans leurs vocabulaire si bien que lorsque les langues romanes ont forgé leur vocabulaire des couleurs elles ont dû emprunter son nom aux autres langues. Plus tard, au Moyen-Age, la couleur bleue orne le manteau de la vierge, cette couleur barbare devient divine et un enjeu religieux, une convention de hiérarchisation. Au XVIIIème siècle, contre toutes attentes, le bleu triomphe! Il devient la couleur préférée des européens et des peintres romantiques comme Goya, qui a également su saisir l'intensité du noir. Le bleu c'est également celui de la Méditerranée, d'un rêve méditerranéen qui s'est développé au moment des Lumières.
A ce Bleu symbole de rêve et de lumière dès la période romantique s'oppose le Noir, qui serait donc la couleur de l'ombre ce qui a de plus inhumain en l'homme. Autour de ces deux polarités , cette exposition inaugurale propose un parcours atypique autour du"rêve méditerranéen" .
Ce rêve méditerranéen agit comme fil conducteur et permet de voir, grâce à une écriture symbolique conduisant au rêve, de sentir avec une écriture sensible qui goûte les paysages et les lieux et à comprendre, en s'attardant sur le registre des savoirs et sur la diversité des formes prises par ce rêve méditerranéen. A la fin du parcours, ne reste au visiteur qu'une seule question: "Un rêve d’avenir ou un horizon sans lendemain?".
Une exposition frappante qui retrace l'histoire de la Méditerranée, une méditerranée souvent tourmentée.