Après une tournée WOW de plus de 80 concerts, SUPERBUS va reprendre la route afin de proposer à ses fans un spectacle inédit, énergique et toujours aussi fun. Encore quelques mois à attendre pour découvrir le dernier album de Superbus puisque Lova, Lova est prévu pour le 9 février 2009.
Jennifer Ayache à la tête du groupe, est souvent perçue par le public et par les journalistes, à juste raison, comme le leader indispensable du groupe. C'est elle qui écrit et compose les chansons car, dit-elle, elle ne pourrait pas "se cantonner à être juste chanteuse". Mais c'est en fait un vrai groupe, uni et soudé, que l'équipe de Frequence Sud à rencontré pour vous.
Jennifer, pourquoi avoir choisi de monter un groupe ?
Jennifer Ayache : Ecrire des chansons c'est bien, mais après c’est plus sympa de les jouer avec des gens, alors forcément j’ai essayé de monter un groupe dès que j’ai eu plein de chansons. Et puis voilà, ça fait 8 ans qu’on existe maintenant, donc on est devenu une vraie famille !
Comment se passe la préparation des chansons ?
Jennifer : On arrange tous ensemble les morceaux. En fait, je leur amène la base et chacun se greffe autour, amène son influence et sa manière de faire. C’est comme ça que ça devient un morceau « Superbus ».
Pour vous (les musiciens), ce n’est pas trop frustrant ?
Patrice Focone : Non, c'est pas frustrant du tout car on écrit quelques chansons aussi. Sur cet album-là, non... mais pour ma part j’ai fait pas mal d’arrangements électroniques et, sur les albums précédents, on a fait des compos. Dans n’importe quel groupe le chanteur est quand même toujours le porte-parole, le leader et celui qui est mis en avant, donc si on avait voulu cette place on aurait fait chanteur ! (Sourire) Et puis, on s’est concerté. On début, il a été question de mettre Mitch en avant, et puis on s’est dit, non... Jenn elle est plus jolie, ça va être plus vendeur... Essayons ! Au début, c’était un essai. Elle savait que c’était pas gagné. La pauvre, elle avait peur au début, elle était toute jeune quand elle a commencé… 16 ans !
Oui c’était très précoce cette envie !
Jennifer : Ben j’ai commencé a écrire assez tôt des chansons donc après, forcément, le groupe s’est monté quand j’avais 15-16 ans.
Et vous avez fait beaucoup de route depuis le temps…
Jennifer : on a pas arrêté, on a tout fait. Mais c’est comme ça qu’on apprend et qu’on se crée un public aussi. C’est vrai qu’avec ce dernier album, ça a un peu plus explosé, le public s’est élargit...
Votre style musical s'inspire beaucoup des années 60, non ?
Jennifer : C’est compliqué à expliquer. Ce sont des envies comme ça, c’est pas calculé. On s’inspire de nombreuses époques, on mélange beaucoup de sons, d’influences, on aime Nirvana comme on aime Madness ou dépêche Mode ou Cure. Y’a de l’électronique avec des guitares, avec de vrais batteries, de fausses batteries... Je suis née dans les années 80, donc les années 60, c'est une période que je n’ai pas connu. Je ne la découvre que maintenant. J’écoute plein de trucs de cette époque là mais je m’inspire de choses plus vieilles aussi, des années 50, de Buddy Holly, Elvis, que je mélange avec des groupes actuels et après, ça donne notre musique à nous.
Patrice : Jenn a 24 ans, donc c’est vraiment une jeune femme de son temps, et aujourd’hui, on mélange beaucoup les genres... donc on est pas 100% sixties de toute façon. On prend quelques ingrédients qu’on va mélanger avec d’autres choses. C’est vraiment la tendance, je trouve, chez les jeunes, de tout mélanger.
Votre album wow a été élu meilleur album Pop/Rock aux victoires de la musique en mars dernier. Est-ce-que cette victoire représente pour vous un aboutissement (l’aboutissement de 8 ans de travail), ou au contraire un début ?
Jennifer : C’est une récompense pour un début parce que 8 ans c’est pas grand chose, non plus. On apprend, on se rode et quand on a eu cette victoire, ça nous a fait plaisir parce que c’est un bonus et ça nous encourage à continuer.
Patrice Focone : c’est un peu comme si on avait eu notre bac, cette victoire... Et là on passe en cursus d’études secondaires (rires)
Des projets ?
Jennifer : Ben là, on finit notre tournée vers le 20 décembre et après on sort un DVD live qui a été filmé à Paris, au Zenith. Il sortira en février-mars. Ensuite, on va se reposer un peu, partir en vacances, quand même ! (sourire) Et on enchaînera sur le quatrième album dès qu’on a envie.
Les chansons pour le prochain album sont déjà prêtes ?
Jennifer : Oui, y’en a pas mal. Mais je vais en faire encore et on va les retravailler.
Ce sera toujours la même couleur ?
Jennifer : Y’a des évolutions, de nouvelles influences, de nouveaux sons. On va essayer de faire un truc bien... Encore mieux, j’espère !
Patrice Focone : L’idée c’est de se faire plaisir dans les chansons du groupe. C’est pour ça qu’on brasse beaucoup de styles. On aime beaucoup de musiques différentes. Les chansons pour nous, c'est comme des vêtements, on aime en changer souvent !
Est-ce que vous vous attendiez à un tel succès quand vous avez créé le groupe ?
Jennifer : Forcément on a l'ambition de réussir, de faire de la musique et de jouer dans des stades énormes… J’pense que tous les gens qui font de la musique rêvent de ça, mais on sait pas... Donc on fait le truc naïvement, en s’faisant plaisir et tant mieux si ça touche des gens. On se sent moins seul quand on écrit des trucs et qu’il y a des gens à qui ça parle. C’est la meilleure des récompenses.
Est-ce que ce succès vous fait peur ou bien est-ce qu'il vous donne des ailes pour aller encore plus loin ?
Jennifer : Il faut prendre du recul et se dire que c’est jamais gagné. C’est une chanson, un album qui marchent mais après, si on fait pas mieux, les gens ne suivront pas non plus, donc il faut se remettre en question tout le temps.
Patrice : C’est comme dans la vie, il faut essayer de profiter du moment présent. En tout cas, en musique, il faut vraiment en profiter... Parce qu’on sait pas ce qui se passera demain. Et là, ça marche bien, donc on en profite au maximum. Donc, non, on n'a pas une peur bleue du succès. On n'est pas des schizophrènes du "star-system". On est des gens normaux qui essayons de profiter de ce qui arrive.
Jennifer : Et le truc sain, c’est que le succès nous est pas arrivé tout de suite en pleine gueule. Ça n'a pas marché comme ça, du jour au lendemain… tout d’un coup on vend 3 millions de disques, non ! ça va doucement. Petit à petit on se crée un public, y’a des gens qui adhèrent de plus en plus, des radios qui nous passent de plus en plus et puis voilà, après ça prend et on espère que ça va continuer.
Après Marseille le 15 décembre, il ne vous restera plus qu'une date de concert. Vous arrivez au bout ! Je suppose que vous êtes crevés ?
Jennifer : Grave ! (rires) Mais bon, c’est de la bonne fatigue et c’est un truc dont on se rappellera parce qu’on a vraiment enchaîné depuis un bon moment…
Patrice : Mais c’est pas une fatigue physique comme quand tu vas travailler à la mine. C’est plus une fatigue morale, parce qu’il se passe tellement de choses ! Nous, on a besoin de se regénérer. Sinon on devient un mauvais groupe, et là on sent qu’on arrive à un stade où il se passe trop de choses. Il faut qu’on rencontre d’autres gens, qu’on vive d’autres expériences dans la vie parce que là, notre vie, c’est que "album-tournée-album-tournée", dans le camion ensemble, toujours les mêmes vannes. Alors forcément, à un moment donné, on a besoin de s’aérer (rires).
Jennifer : C'est vrai. Et on a besoin de faire d’autres morceaux, de faire de nouvelles chansons, de jouer d’autres trucs...
Votre plus beau souvenir de tournée ?
Patrice : Probablement quand on va jouer le 15 décembre au dock des suds ! (rires)
Jennifer : Le Zénith à Paris, c’était un truc incroyable ! Mais y’a plein de souvenirs, des bons des mauvais… Il se passe plein de trucs en tournée. Y’a toujours des anecdotes rigolotes. Mais y’en a trop !
Patrice : On peut pas en parler, c’est trop privé ! (rires)
Jennifer, parle-moi de ton duo avec Marc Lavoine...
Jennifer : En fait, il m’a proposé cette chanson que Daniel Darc avait écrite, et la chanson m’a plus. Marc Lavoine, c’est quelqu’un que j’aime beaucoup et ça m’a fait plaisir d’aller chanter avec lui cette jolie chanson. C’était la première fois et c’est une bonne expérience. Maintenant c’est pas un truc que je ferais tout le temps. C’est une bonne expérience de se mélanger à d’autres univers.
Patrice : Et puis, il est beau Marc en plus. Ça a fait des jalouses à Paris et dans la France.
Qu’est ce qui fait que votre groupe marche, d’après vous ?
Jennifer : Si on avait la réponse, on serait les rois du pétrole. Quand tu sais pourquoi les choses fonctionnent, c’est triste…Vaut mieux pas savoir, rester innocents et naifs. Je sais pas…
François Even : C’est aussi un peu quand même parce qu’on est vraiment un groupe. Les gens ont tendance penser que, comme Jenn compose tous les morceaux, nous on est là derrière pour faire les guignols. Mais c’est pas le cas. Chaque décision est mûrement pesée tous ensemble, chaque habillage musical est discuté.
Patrice : Et c’est vrai que sur ce point, y’a pas vraiment d’équivalence, tout du moins en France. Au niveau où on arrive maintenant, y’a pas vraiment de groupes. Y’a que des artistes solos.
Jennifer : Et puis voilà, c’est agréable de partager des choses à 5 personnes. C’est moins triste que toute seule. Donc ça se ressent je pense, les gens ressentent qu’on s’amuse et qu’on est bien.
François : On a peu de temps morts entre nous. On se marre à tous les niveaux et ça rajoute une petite force que n'ont peut être pas certains artistes solos qu’on a croisé sur la route, qui parfois se sentent assez seuls, j’citerai personne mais qui nous en ont parlé.
Patrice : Ils sont tous contents d’nous trouver, on est nombreux et on est plutôt détendus. Sur les plateaux télé, les trucs comme ça les artistes se retrouvent toujours dans nos loges. J’pense que c’est vraiment une force…