Chorégraphe franco-algérien, Abou Lagraa revendique un positionnement artistique au carrefour des civilisations occidentale et orientale. Depuis 2008, il a retrouvé son passé, ses racines, une partie de son histoire culturelle, d'où le titre de sa nouvelle création El Djoudour (Les Racines) présentée en première mondiale. À la fois contemporaine et métissée, cette pièce est issue d'un compagnonnage fructueux, « Pont Culturel Méditerranéen » entre sa propre compagnie française et le Ballet Contemporain d'Alger qu'il a lui-même contribué à créer avec Nawal Ait Benalla-Lagraa.
Des corps qu'il a patiemment chorégraphiés, modelés, devraient surgir des mouvements composant cette gestuelle généreusement dansante dont il est coutumier. La place du corps dans la culture musulmane est interrogée et se laisse ressentir sur le plateau. Un corps à la fois désiré et adulé, mutilé et sacrifié.