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Le BNM célèbre Marseille dans son Opéra.

Lorsque le BNM investit les murs emplis d'Histoire et riches en histoires de l'Opéra, c'est pour y proposer un programme riche et audacieux.

Publié par Redac . le 02/11/2012 - Modifié le 05/11/12 19:10
Le BNM célèbre Marseille dans son Opéra.
Il est vrai que de prime abord nous venions tous pour avoir l'eau à la bouche de la saison 2013, puisque Marseille se doit d'y être capitale européenne de la culture et nous avons tous hâte de découvrir les parties dansées de Orphée et Eurydice, "Orphée - Project 1" de Frédéric Flamand.

Partie dansées uniquement puisque lors de sa création sur les terres de Versailles en juin 2012 Orphée était un opéra intégrant chœur et chant. Mais les attentes à l'ouverture de cette soirée chorégraphique par la pièce d'Emio Greco et Pieter C. Scholten n'en étaient pas moindres. Alors autant vous dire tout de suite que cette création "Double Points : Extremalism", doit être vue, écoutée et ressentie et non lue, et que NON, nous ne vous dévoilerons rien de la scénographie finale ! Parce qu'en vous disant simplement que c'est un poème visuel nous avons sournoisement aiguisé votre curiosité absolument saine !

Pour le reste dans "Double Points : Extremalism" vous verrez Marseille comme vous la voyez chaque jour en maugréant, ah oui, mais là ça vous collera le sourire ! Vous verrez les marseillais que vous ne supportez que très difficilement au quotidien, ceux qui traversent au feu vert (vous aussi), ceux qui klaxonnent pour rien (vous aussi) etc. Ah oui mais là : ça vous mettra en émoi ! Vous verrez de jeunes artistes internationaux arpenter les rues de leur Marseille d'adoption, ah oui mais là vous réaliserez qu'ils et elles sont tous talentueux comme des dieux de l'Olympe perdus dans la foule phocéenne et la prochaine fois que vous les croiserez, vous leur direz bonjour et bravo au lieu de klaxonner !

Sans compter cela, eu égard à la vitesse d'exécution, aux prouesses techniques individuelles, à la construction chorégraphique hardie et à une troupe qui se livre au public avec le cœur d'une tribu, je pense que vous pouvez aussi aller voir cette création en vous laissant porter par une bande son de pur plaisir, qui débute en deux mots : Pink Floyd...

Et en parlant de prouesses individuelles citons deux artistes remarqués parmi les artistes remarquables : l'élégant David Cahier et la délicate Nonoka Kato. Souhaitons que la compagnie s'approprie encore plus cette œuvre magique et nous offre encore longtemps la création de Greco et Scholten.

De retour de l'entracte, Orphée a déjà perdu son Eurydice et désespéré s'apprête à charmer les Furies pour qu'on lui rende son Amour. C'est à ce moment du mythe que débute la chorégraphie de Frédéric Flamand et Yasuyuki Endo. Le trait d'union de la soirée est là sous nos yeux puisque Flamand et Hans Op De Beek (images et costumes) ont imaginé l'action dans une cité inferna. Valeria Vellei en Eurydice bleue espérance est insaisissable éther et poésie, son Orphée excelle en golden boy au bord de la rupture ; mais à vrai dire c'est la présence obsédante et quasi animale de la compagnie, chorégraphiée comme une meute, qui donne autant d'ampleur à cette œuvre incroyable. La troupe se meut comme un chœur d'opéra avec puissance et sensualité, les portés sont inédits et surprenants, les envolées de sauts nous laissent, nous, trop bas sur terre et finalement nous nous laisserions facilement vaincre par le génie de la danse de ces fantastiques Furies.

Vivement, vivement 2013 que nous puissions revoir ce programme dans sa version intégrale !

Agnès Rosa-Sentinella
Photos: Didier Philispart

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