Woodkid dans le Sud de la France est quelque chose qui ne se produit pas tous les jours et cela s'est confirmé avec le nombre impressionnant de personnes qui l'attendaient. Tout le monde se réfugie à l’abri du mistral sous le hangar froid de la Cartonnerie. Dans la salle, des jeunes et des moins jeunes, tous réunis afin d'assister à un moment magique.
21h36, pas de première partie, Yoann Lemoine déboule sur la scène accompagné de ses musiciens, sous les acclamations réchauffantes du public. Il annonce d'entrée qu'il va interpréter l'intégralité de son nouvel album The Golden Age pour le plus grand plaisir des amateurs présents en masse.
Casquette vissée sur la tête, barbe velue et allure décontractée, Woodkid remporte tous les points en posant sa voix douce et mélancolique dans le micro qui lui fait face. Les premières notes annoncent déjà la couleur, la carte de l'émotion est de mise ce soir. Mais les apparences sont souvent trompeuses...
Avec l'aide de ses musiciens, l'artiste offre à son public un spectacle hors du commun. Il maitrise à la perfection l'art d'attendrir par ses organes vocaux et, en même temps, d'électriser la foule par des instruments très différents qui s'accordent dans une harmonie surprenante. La trompette vient se poser sur les notes du clavier qui renvoie des sonorités semblables à l’orgue, la batterie s'associe à ces deux instruments, à résonnances plutôt classiques, pour donner du punch à la rythmique. Tout s'articule délicieusement bien pour livrer une mélodie inédite et extraordinaire.
Woodkid en concert c'est également un jeu scénique digne de ce nom. On pourrait penser que la douceur de ses chansons vienne alourdir les paupières mais c'est sans compter sur les lumières omniprésentes. Elles complétent à merveille ce spectacle avec des variations détonantes. Pas le temps de sentir ses yeux se fermer que des flash lumineux arrivent, sans prévenir, directement dans la rétine. Parfois même, le spectre blanc se met à clignoter tellement fort que l'on sent la crise d'épilepsie proche !
Néanmoins, le concert passe à une vitesse folle et paraît plus que court. Moins d'une heure de chansons à la chaîne que Woodkid et ses compères font leurs aurevoirs, émus de voir toutes ces mains taper ensemble rien que pour eux. Mais il en faut plus pour décourager un public marseillais chaud comme la braise ! Un rappel est immédiatement demandé et le chanteur ne se fait pas prier. Il remonte sur scène pour entamer trois derniers morceaux. Pour le dernier titre, la salle est plongée sous un spectre rouge qui représente bien les sentiments éprouvés lors de ce concert. Une chose à dire : Woodkid « I Love You » !
Clémentine Carreno
