L’ombre de Stanley Kubrick et de son Odyssée de l’espace plane sur Sadeh 21, mais si le cinéaste nous projette dans le temps, le chorégraphe nous embarque dans un voyage du corps. Plus encore, son odyssée est une invitation à vivre une expérience « irradiante et radioactive, dangereuse et excitante ». Avec sa puissance d’évocation et son énergie transcendante, il emporte ses dix-huit danseurs dans un tourbillon d’émotions et de sensations, et aucun ne résiste au plaisir d’offrir une danse aussi instinctive que dessinée, et aussi sensuelle. Ohad Naharin parvient à créer l’inimaginable, à savoir une chorégraphie cinématographique portée par une musique qui paralyse et qui captive ! À certains moments frénétiques, la danse se fait aussi plus crue et plus intime quand, au commencement, dans un silence absolu, chaque danseur marche sur scène pour se présenter. Non pas avec des mots mais avec de mini impulsions organiques provenant de la profondeur de leur corps, ce fameux langage « Gaga » inventé par le chorégraphe et interprété de manière unique et spécifique par chaque danseur.