Une soirée rap pour clôturer cette cinquième édition des Voix du Gaou

On ne change pas une équipe qui gagne, soleil et chaleur sont donc toujours de la partie pour ce dernier jour de fête sur l’Ile du Gaou.

Après le rock de la veille, place au rap. Trois groupes sont programmés ce soir pour une soirée qui s’annonce urbaine.
Iraka est le premier à entrer sur scène. Originaire de Marseille, il propose un rap qui parle de lui, de son quotidien, de ses expériences… . Le public n’est pas forcément très réceptif à sa musique, il faut dire que ce qui attend promet d’être bien lourd !

« Fini de blaguer et on passe à La Suite », le groupe 1995 est fin prêt pour débarquer sur scène. Rituel oblige DJ Lo brandit un tee-shirt à l’effigie du groupe et l’enflamme. Il le jette ensuite dans la foule qui s’en empare sauvagement. Il rejoint ses platines en hauteur et lance les premières notes de « Flingue Dessus », chacun à leur tour, les membres du groupe arrivent. Perchés sur de grands chiffres éclairés, Fonky Flav’, Areno Jazz, Sneazzy , Alfa Wann et Nekfeu mettent directement l’ambiance au Gaou. Plus matures et professionnels que jamais, ils donnent toutes leurs tripes dans leur show. Les titres sont un mélange de La Suite, La Source et Paris Sud Minute mais pas que ! Chaque membre a des projets en parallèle du 1995 crew, les spectateurs ont donc la surprise d’entendre des titres comme "Dans ta ressoi" d’Alfa Wann et Nekfeu, ou encore des chansons de l’Entourage dont la plupart sont issus. Ils font littéralement décoller les festivaliers du sol. Entre deux plaisanteries sur Paris qui ont le don d’agacer les Sudistes, ils les font participer en faisant déplacer la foule de gauche à droite. La poussière se soulève sous les pas des trois mille personnes présentes. Pour la chanson "Milliardaire", ils décident de faire s’accroupir tout le monde en douceur et de se relever d’un coup d’un seul. L’atmosphère est surexcitante, personne n’a envie de quitter les Parisiens ! Pourtant, la dernière chanson approche à grand pas. Ils choisissent d’interpréter "La Source", un hommage à leurs débuts. Une chose est certaine « à la source, on se retrouvera » !

Après la jeunesse d’1995, les vieux de la vieille d’IAM sont plus qu’attendus. Devant les barrières, les visages ont changé. Des trentenaires ont pris la place des adolescents, et attendent qu’une seule chose : l’arrivée du groupe mythique ! Le pied à peine posé sur le plancher qu’Akhenaton, Shurik’n, Dj Kehops et leurs compères enflamment la foule. Ils débitent leurs bons vieux hits qui n’ont pas pris une seule ride. Eux non plus d’ailleurs, toujours aussi survitaminés malgré les années qui ont défilées. Les chansons du nouvel album ravivent les plus jeunes mais l’osmose est considérable lorsque le fameux MIA est dansé par l’ensemble des festivaliers, et même par Areno Jazz qui s’est mêlé à la foule! Un échange intergénérationnel qui donne un coup de pouce au monde du rap peu mis en valeur. Le spectacle se fait aussi sur le jeu scénique, habillés en Mexicains, sombrero et poncho à l’appui, ils allient humour et musicalité. Pour un autre morceau, ils arrivent munis de sabres laser pour embarquer tout le monde vers le côté obscur de la force ! Une cohésion qui ne s’essouffle pas et qui donne envie de rendre ce groupe immortel ! La soirée est prolongée de quelques bonnes minutes, assis sur un banc, les membres d’IAM offrent une ultime chanson à leur public avant de prendre un repos bien mérité.

Cette dernière soirée a été à la hauteur de l’ensemble du festival. La force du rap français a su rassembler les âges pour donner à ce moment de musique urbaine une pincée de magie !

Clémentine Carreno