Difficile de rester insensible devant les statues déchirées de Bruno Catalano installées devant le Pavillon M. Une dizaine est visible jusqu'au 30 septembre. Ces bronzes tiennent debout pour un fragile équilibre. Des personnages, on ne peut voir que le buste, les pieds et une valise en trait d'union entre les deux.
L'artiste, présent lors du vernissage, nous explique qu'"il faut que la forme souffre pour qu'elle soit belle". Cette idée de montage inédit et évocateur est né d'un pur hasard. "Un jour, j'ai eu une catastrophe dans mon atelier. La sculpture (alors entière -NDLR-) est tombée. J'était trop fier de mon buste, je ne pouvais pas le jeter, c'était trop dur." De cet échec, cet autodidacte a voulu "Montrer la souffrance dans le vide". Une référence directe à son histoire personnelle et le départ forcé de sa terre natale du Maroc à 15 ans. Et ce n'est pas un hasard si la valise, élément récurrent de toutes ses oeuvres est au coeur de cet équilibre surprenant.
"Marseille a été le début d'une aventure, et c'est une forme d'aboutissement de revenir dans cette ville" explique t'il très ému. Son souhait le plus cher ? Qu'une de ces sculptures puissent être exposée de manière permanente à Marseille. Elle a même déjà été crée, Bruno Catalano l'a nommé "J4" et nul besoin de préciser où son auteur verrait bien qu'elle soit installée.
JBF