En 2004 les archéologues du musée découvraient une épave lors de fouilles dans le Rhône à quelques mètres seulement du musée bleu. Près de 10 ans plus tard, cet impressionnant chaland romain est désormais exposé dans une nouvelle aile du musée. C'est en 2008 qu'il a été remonté du fond. Un travail inédit, rendu extremenent complexe par la difficulté de travailler dans le fleuve ( courant, visibilité nulle), mais aussi par sa taille. Le chaland mesure 31 mètres, il a fallu le découper en tranches de 3 mètres avant de l'envoyer à Grenoble dans un atelier spécialisé pour le traiter. L'eau a été retirée, remplacée par une résine spéciale. "Il est désormais comme fossilisé" explique Claude Sintès, le directeur du musée.
Ce navire est un héritage exceptionnel, un véritable temoin de l'époque romaine. On est réellement surpris par son état de conservation. Tout y est encore présent : les bois sont à peine abîmés, le mât est d'origine, des matières inédites habituellement disparues sont bien visibles : des morceaux de corde ou le calfeutrage de l'étanchéïté de la coque, et aussi de nombreux objets du quotidien : vaisselle et outils de cuisine, accastillage...
La raison de cet état est toute simple : enfoui dans la vase, le navire n'a pas subit l'érosion du temps. Seule la partie arrière est (un peu) abîmée. Elle dépassait de la vase et a donc été progressivement arrachée. Autre raison avancée : il est probable que le chaland ait coulé subitement, à cause d'une crue par exemple. Il n'a pas eu le temps de pourrir à l'air libre.
On n'en sait peu sur son histoire. Les archéologues le date des environs de 50 après JC. Il devait effectuer une desserte régionale sur le Rhône uniquement. Il est d'ailleurs probable qu'il ait été construit en Arles. Même si l'on trouve des milliers d'amphores dans le fond du Rhône, son chargement était plutôt des pierres, du bois et des materiaux divers.
Il est désormais solidement amarré dans le Musée départemental de l'Arles Antique.