Pendant quelques années, Jean Louis Martinelli, alors directeur de Nanterre Amandiers est allé au Burkina Faso travailler avec des acteurs africains. Une nuit à la présidence est le spectacle né de ces ateliers.
La force de ce spectacle tient au fait que ce sont des acteurs africains qui prennent la parole sur les maux subis par leur pays, parole critique, lucide, sans dolorisme qui dit le pillage infligé par les grandes puissances mais aussi la corruption de leurs dirigeants.
La fable est simple et efficace laissant une grande liberté d'expression à chacun des acteurs : le président d'une «République démocratique populaire» d'Afrique noire reçoit un homme d'affaires français qui veut faire main basse sur les gisements d'or. Quelques artistes sont invités pour faire bonne figure. Mais rien ne se passe comme le président l'attendait. Les artistes chantent l'épopée d'une jeunesse misérable condamnée à l'exil et la Ministre de la Culture, interprétée par la propre soeur du Président Sankara assassiné en 1987 met le doigt sur les sept plaies d'Afrique. Et pendant ce temps, la Chine campée sur ce continent qui n'a plus que sa dette pour pleurer s'apprête à achever le travail avant de prendre son élan pour le continent européen. Tonique et salutaire !