La scène neurologique est éminemment théâtrale et riche de pépites fantastiques que la pensée logique ne sait imaginer. Et nul autre artiste ne réussit comme Peter Brook à tisser science et légende pour créer un univers poétique à l'inquiétante étrangeté. Dans cette vallée du cerveau qui est celle de l'étonnement, nous sommes confrontés à des individus chez qui la musique, la couleur, le goût, les images, la mémoire font vivre des expériences d'une telle intensité qu'ils passent d'un moment à l'autre du paradis à l'enfer.
Cela peut parfois être pénible, souvent très comique et toujours émouvant – ils sont nous, nous sommes eux. Car si nos pieds avancent solidement sur terre, à chaque pas nous pénétrons dans l'inconnu. Nul ne peut présager de ce qu'il va trouver. Chez Peter Brook il y a presque osmose entre le théâtre tel qu'il le pratique et tel qu'il le pense. Le théâtre a le devoir de nous étonner et l'une des manières d'y réussir est de réunir deux éléments opposés : le familier et l'extraordinaire. Laissez- vous doucement étonner par les acteurs et les musiciens savamment dirigés par le grand Peter Brook.