Une comédie légère du XVIIIe siècle devient, par la grâce d’une adaptation ingénieuse et le talent de cinq interprètes, une comédie musicale enjouée, un rien caustique, drôlement féministe et terriblement malicieuse.
Cette « bagatelle » comme la nomme son auteur, écrite cinquante ans avant la Révolution Française, témoigne de l’engagement de Voltaire dans sa lutte pour l’égalité et la critique d’une noblesse accrochée à ses privilèges et à ses certitudes. L’amour et l’argent, l’amour et la position sociale, tout ce qui fera le succès de Marivaux est déjà présent dans cette comédie qui résonne fortement aujourd’hui dans un monde où le fait d’être « jeune et belle » peut apparaître encore comme un moyen pour une femme de gravir les échelons de la réussite sociale. La petite paysanne pauvre mais belle épousera son aristocrate de prétendant... Victoire de l’égalité, de la liberté, du désir amoureux triomphant des normes sociales, du droit au bonheur. Enjeux d’hier si proches de ceux d’aujourd’hui.