Univers Light Oblique est auréolé d’un halo de lumière et plongé dans un bain d’écritures. Écritures de la danse mais aussi alphabets, typographies et calligraphies qui glissent du plateau jusqu’aux murs dans un ballet multicolore. Pour Georges Appaix, la scène est une vaste page blanche noircie de corps, de figures et de mots. Ceux qu’il emprunte aux livres et ceux qui trottent dans la tête après que
les chanteurs se soient invités à la fête. Son alphabet ? Les vocalises corporelles. Sa langue ? Le mouvement et la poésie. Au mot « lumière» le spectacle peut commencer : pêche, pomme, pied, tête, piquant… Aussitôt « A » fait un pied de nez à « X », « K » s’affronte avec « V », « I » rit à gorge déployée, « S » siffle comme un serpent quand « U » rue dans les brancards ! L’alphabet dansé de Georges Appaix lie sur le plateau des combinaisons fluides et des mouvements furtifs, des postures décalées et des déplacements obliques, des trajectoires dessinées au pinceau pour atteindre la finesse et la précision japonaises. La ligne droite n’est pas son fort, il préfère l’arabesque. « On ne peut pas écrire sans la force du corps » scande sa troupe entraînée dans une ronde joyeuse où fantaisie rime
avec enchantement. Les enfants sortent le coeur léger car le plaisir se répand comme une traînée de poudre : quand les danseurs tanguent, on tangue ; quand ils virevoltent, on virevolte. Au risque de vouloir s’envoler avec eux dans le tourbillon de la vague