Alcina est magicienne et elle a mis son art au service de la séduction : ses charmes illusoires attirent sur son île des chevaliers qu’elle a tôt fait de transformer en bêtes sauvages ou en rochers. Mais la séductrice a finalement été séduite. Elle est tombée amoureuse du chevalier Ruggiero, à qui elle fait oublier sa vie d’avant.
Prise à son propre piège, Alcina ne peut plus connaître que le déclin : Ruggiero l’abandonnera pour retourner dans les bras de la fidèle Bradamante. Et à la magicienne dépossédée de ses sortilèges, il ne restera que les larmes. Puisant une fois encore à la source intarissable du Roland furieux de l’Arioste, Haendel compose Alcina en 1735, quelques mois après Ariodante et pour les mêmes chanteurs. Il y retrouve sa plus belle inspiration, galvanisée par les enchantements de sa tragique héroïne.