“Il y a des tas d’enfants dans les écoles. Des tas d’habits qui restent abandonnés dans la cour. Automne, hiver, printemps, été. Enfin. Certains que l’on ne retrouvera pas. Quelques uns qu’on a délibérément laissés de côté. Les habits... et les enfants aussi.
Pour faire cette mise en scène, je souhaite m’inspirer des objets de l’école, de ceux qu’on a jamais dans sa trousse, de ceux qui nous heurtent comme de ceux qui nous manquent, qui sont notre quotidien d’élèves. Je veux construire un univers visuel qui s’inspirera de la partie pour donner à voir le tout, du détail pour créer des paysages, comme Sylvain Levey qui part de ses petites histoires pour toucher à la grande.
Le brouhaha de la cour, une écriture chorale, polyphonique et puis... une fulgurance. Une voix qui s’élève. Un élève. Partir de ces maisons qu’on traçait à la craie sous le préau, de ces jeux que l’on croyait inventer dont j’ai découvert plus tard que tout le monde y jouait.
Je n’ai pas été à la même école que les étudiants que je vais diriger. Ils n’ont pas été à la même école que fréquentent les enfants qui vont venir voir ce spectacle. Pourtant, le texte de Sylvain Levey de manière volontairement provocatrice et faussement naïve, rassemble ces différentes époques, trace en quelques lignes des portraits d’élèves que nous reconnaîtrons tous.”
Claire Latarget