Un mari et une femme qui ne se parlent plus… quoi de plus banal ! En poussant la situation jusqu’au bout de son absurde logique, Simenon transcende la mesquinerie de ses personnages. Ils deviennent des héros tragiquement universels qui iront jusqu’à leur propre destruction.
Mais, ce qui nous touche profondément dans cette œuvre, c’est de voir à quel point cette haine absolue n’est que l’expression d’un immense besoin d’amour inassouvi. Contrairement au film, qui raconte l’usure d’un vieux couple, nous sommes restés proches de la situation originale du roman : un jeune couple de veufs qui unissent leurs solitudes sur un malentendu, entre raison et intérêt.
Ceci nous permet de traverser avec les mêmes comédiens toutes les étapes de l’évolution de cette histoire, la palette des émotions qui y sont associées : depuis la rencontre et ses espoirs illusoires, jusqu’à la haine qui attache à l’autre encore bien plus inéluctablement que l’amour.