Des artistes investissent un lieu fermé inemployé, et transforment chaque pièce en oeuvre d'art... ca vous dit quelque chose ? Ce n'est pas la première fois qu'un tel projet est conçu. Le street art est tendance, et est devenu un Art avec un grand A, à la mode ces dernières années. Il investit les anciens immeubles, les anciens parkings, les anciennes usines,... et à Marseille les anciennes écoles. A la lecture du descriptif de l'exposition, on pense immédiatement à une Tour Paris 13 version Marseille.
L'exposition marseillaise menée par l'association Juxtapoz respecte le thème du lieu dans lequel elle s'inscrit. Nous avons visité l'école Saint Thomas d'Aquin en nocturne, pour pouvoir profiter des activités proposées et d'un goûter dans la récré version adulte. C'est donc par la rue de la Palud que nous avons été invités à entrer. Après s'être acquittés de deux petits euros, nous pénétrons dans la Cour où nous attendent une sculpture/jeu réalisée par Jerk45, et de nombreuses peintures qui peuplent les murs. Nous prenons ensuite les escaliers, pour une immersion de pièces en pièces dans l'univers des différents artistes résidents.
Chaque artiste a transformé les anciennes salles de classe en fonction de sa vision personnelle de l'école. A en croire les réalisations, certains artistes ont eu une scolarité difficile ! D'autres étaient probablement de vrais chenapans. Les premiers à faire des bêtises et à lancer des boulettes de papier à travers la pièce. Les oeuvres montrent bien que l'école c'est l'éducation, le savoir, l'apprentissage de l'autre mais c'est aussi le jeu. Les visiteurs sont d'ailleurs invités à s'exercer à un basket/boulette en équipe ou en solo.
D'autres enfin ont saisi l'occasion pour dénoncer. Dans la seconde partie de la visite, les oeuvres sont plus dures. Un panneau avertit d'ailleurs les curieux et précise que certaines oeuvres peuvent heurter le jeune public. Dans l'une des dernières salles de cette partie de l'exposition, on peut lire un pamphlet à l'inventivité, accusant l'éducation d'être une "machine à fabriquer des soldats".
Comptez 1 heure 30 pour faire le tour de l'exposition. Nous avons ensuite attendu 20 bonnes minutes pour obtenir une bière (chaude), et avons renoncé à faire la queue pour une planche. Elles ont cependant l'air délicieuses ! Si boire un verre dans une école a quelque chose d'original, la soirée n'apporte pas de "plus" à l'exposition (c'est du moins notre opinion pour la soirée DJ du 5 août, d'autres thèmes sont proposés). C'est sympa, mais nous vous recommandons d'y aller en journée, quand les visiteurs se font moins nombreux. Vous pourrez alors prendre votre temps pour bien comprendre le propos de chaque oeuvre.