Sortant la pièce de Gombrowicz des salles de théâtre, Edith Amsellem en exacerbe la cruauté. Les personnages, déplacés dans un royaume factice et minuscule, sont poussés dans leurs derniers retranchements.
Lorsqu’Yvonne fait irruption à la Cour, un ange passe. Jamais une telle erreur de la nature, une telle étrangeté n’avait pénétré la cage dorée du royaume. La stupéfaction générale envahit le château, puis très vite tout le monde éructe joyeusement des haut-le-cœur en dévorant l’anomalie des yeux. Sans le vouloir, elle fera office de bombe à retardement infiltrée chez les bien-nés, renvoyant à la face de chaque membre de la famille royale l’intolérable reflet de sa monstruosité. Bouc émissaire idéal d’une communauté au bord de la crise, Yvonne sera sacrifiée et mise à mort, permettant à chacun d’expier ses fautes et de retrouver une sorte de paix.
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