Il s’agit d’un conte pour enfant, l’histoire de deux voyageurs contemplant une fresque murale représentant 5 jeune femmes et dans laquelle l’un deux va être littéralement happé pour y vivre une histoire d’amour d’où le sous-titre de « Extraordinaire Aventure ».
Dès le lever de rideau les effets de lumières, projections de volutes sur plusieurs plans sont saisissants et forment un effet 3D envoûtant. Ces volutes ce sont les cheveux de la gracieuse héroïne de la fresque (Yurié Tsugawa). Lâchés ils sont l’apanage de la femme libre, célibataire, et sont noués en chignon chez la femme mariée. Ce symbole est au centre de plusieurs tableaux dont une des scènes centrale de la pièce où les danseuses, se tournant le dos, font voler leurs cheveux à l’unisson au rythme de la musique. Simple et efficace mais magistralement mis en scène.
Les 10 danseurs (5 femmes et 5 hommes) enchainent avec élégance les nombreuses scènes qui mettent en parallèle les deux univers, celui du tableau et de la « réalité » … et la pièce passe comme un souffle.
Certes tout cela semble un peu sage comparé à la précédente création « Retour à Berratham » mais cela était attendu car il s’agit là d’un conte pour enfant et Angelin Preljocaj nous a habitué à cette alternance d’œuvres engagées et plus consensuelles comme la Fresque.
Plus consensuel ne signifiant surtout pas plus facile, « la Fresque ou l’extraordinaire aventure » est un spectacle d’une qualité irréprochable, à retrouver dans la région dès le 16 octobre au Théâtre de l’Olivier de Istres ou en juin 2017 au théâtre de La Criée à Marseille.
Par Didier Philispart