Construite en 1865, la Villa "Val-Mer" qui domine la corniche fut expropriée en 1941 au profit de la marine nationale. Ce n'est en 1966 que la ville récupère ce magnifique domaine reconnu d'utilité publique dans le cadre de l'installation d'une école : ce sera celle de la Marine Marchande durant plusieures décennies. Depuis quelques années elle s'est forgée une solide réputation internationale en y accueillant notamment la Banque Mondiale et d'autres institutions à vocation méditerranéenne et internationale.
Aujourd'hui, la ville lui cherche un nouvel avenir. Mal entretenue, la bastide n'est pas classée monument historique malgré son indéniable intérêt architectural et l'ensemble exceptionnel qu'elle compose avec le parc et sa vue mer. Si le rez-de-chaussée est en bon état, les étages sont eux très dégradés (photos ici).
Au service du patrimoine on botte en touche. "Le bâtiment est trop éloigné du centre ville pour en faire un musée" nous explique André Malrait, l'adjoint au patrimoine, qui rappelle au passage la réussite de la réhabilitation de l'Hôtel Dieu en hôtel de luxe. La ville qui investit environ 8 millions d'euros par an dans la rénovation du patrimoine, prévoit de concentrer ses efforts sur le Fort Entrecasteaux, le Port Antique ou encore le Pavillon du Partage des eaux, appelé le Tore qui sera rénové en 2017.
Un futur Relais&Châteaux ?
Intérrogée par nos confrères de La Provence le 19 novembre dernier, Dominique Vlasto, l'adjointe au Tourisme évoque elle la piste d'un hôtel 5 étoiles. L'idée serait de faire un bail longue durée avec des "des idées novatrices en respectant la qualité historique, patrimoniale, paysagère et emblématique du site" explique l'appel à projet publié par la ville.
Quels espaces pour le public ?
La partie parc de la Villa Valmer est elle en deux parties. Une zone boisée, sur la partie basse avec des jeux pour enfants et une zone fleurie avec son promontoir sur la rade. Cette dernière fait le bonheur des photographes et des jeunes mariés qui immortalisent leur bonheur avec un panorama à 180°. C'est cette seconde zone, la plus belle, qui serait largement privatisée. Le projet, tel qu'il est présenté aujourd'hui, prévoit de conserver seule la partie basse libre au grand public.
L'inquiétude gagne les riverains qui ont l'habitude de profiter de cet écrin de verdure au coeur de Marseille. La pression immobilière est forte sur cet arrondissement, un tel espace naturel suscite d'énormes convoitises. C'est ce que dénonce Hervé Menchon, conseiller d’arrondissement EELV qui a lancé une pétition contre ce projet. Elle a déjà rassemblé plus de 1.000 signatures.
L'appel d'offre est ouvert jusqu'à la fin de l'année, le projet retenu devrait donc être dévoilé courant 2017.