Basée sur des enquêtes ethnographiques, cette exposition propose un voyage autour de la Méditerranée à la découverte des gestes des hommes et des femmes qui vivent des déchets. En montrant les façons dont nous les collectons, les trions, les réparons, les transformons, avec l’inventivité de la nécessité, elle dessine un monde d’échanges et de transferts autour de ces restes qui s’avèrent bien davantage que de simples rebuts.
Par les détournements mais également par les traitements de haute-technologie dont ils font l’objet, les déchets donnent ainsi forme à nos paysages et à nos relations sociales. Un parcours avec 450 objets, installations, films, cartes et schémas sensibilise le public à la gestion individuelle et collective des déchets. Il lui permet de s’interroger sur ses modes de production et de consommation.
Notre avis
Le Mucem présente une nouvelle expostion de société sur un sujet d'actualité, la gestion des déchets, particulièrement polémique dans la cité phocéenne. L'exposition aborde les différents enjeux liés à nos déchets dans une vision complète et passionnante. Oui, parler d'ordures peut être un plaisir ! On ne croise pas que de belles toiles au Mucem, on s'y pose aussi des questions.
Véritable parcours ethnographique, cette exposition interpelle sans cesse le visiteur sur la question de ses déchets. La dimension artistique est donc secondaire, on est davantage dans les schémas, les tableaux, les documentaires et surtout une multitude d'objets qui nous permettent de comprendre le problème et les réponses qui y sont apportées. On est dans de l'écologie concrète. Cette exposiiton a une vocation pédagogique sans jamais tomber dans le cours magistral indigeste.
La Méditerrannée est au coeur de l'exposition. On le sait, notre Mare Nostrum est la mer la plus polluée au monde. La principale cause de cette pollution, elle est humaine et provient de nos déchets. L'exposition prend le temps de comprendre comment d'une rive à l'autre on aborde ces enjeux. De réelles problématiques d'éducation, de normes et de traitement des ordures au sud, des pollutions plus insidueuses au nord, et partout des échanges. Ici et là, nos déchets voyagent, se recyclent et s'offrent une deuxième vie.