Le public a découvert son travail dans de nombreuses villes, Jef Aérosol le présente également lors d'expositions. Celle-ci s'appelle People and Things. Toujours avec un travail au pochoir, Jef Aérosol pulvérise ses émotions sur du carton et bois de récupération. Personnages en noir et blanc avec nuances de gris mais aussi objets/sujets... l'artiste continue de nous surprendre.
A quelques heures du vernissage de son exposition, la rédaction a rencontré Jef Aérosol et en a profité pour en savoir un peu plus sur lui :
Les oeuvres présentes dans cette exposition sont sur carton et sur bois, pourquoi ?Oui, c'est de plus en plus le cas depuis plusieurs années, j'ai commencé à travailler sur carton il y a plus de 10 ans et sur le bois depuis plus longtemps encore. En fait, le bois, c'est tout simple, c'est vraiment un déplacement en galerie d'un matériau sur lequel j'ai déjà eu l'occasion de peindre dans la rue. C'est un matériau de prédilection en milieu urbain.
la ville par définition c'est un lieu public
Quelles distinctions faites vous entre vos oeuvres en galerie et vos oeuvres urbaines ?
J'aime la notion de réappropriation urbaine. Pour beaucoup d'usagers de la ville, l'espace public n'est pas à eux, on leur impose des choses et ils ne s'en émeuvent pas. Alors que la ville par définition c'est un lieu public, quand vous déambulez dans la rue, vous êtes chez vous. Réappropriation urbaine, ça veut dire que quand on est chez soi, on a le droit de mettre ce que l'on veut sur les murs, en proposant sans imposer, ce que ne font pas les publicitaires. Chose que l'on ne remet pas en question alors que le moindre grafiti dans un coin, devient acte de vandalisme !
Quand on est dans la rue, on s'inquiète assez peu de la pérénnité de l'oeuvre, c'est même ça le jeu, c'est de l'art éphémère. Au contraire, les altérations que le temps ajoute, donnent quelque chose de vivant. J'appelle ça de l'art contextuel. C'est à dire que ce qui fait l'oeuvre, ça n'est pas l'oeuvre, c'est l'oeuvre plus tout le reste !
En revanche, en galerie, on est dans quelque chose qui n'est pas contextuel. Il faut réussi à tout dire et tout raconter entre quatre lignes et quatre angles qui forment un format et induit une contrainte, une coupure avec laquelle on peut jouer. C'est ce qui permet de faire des cadrages. L'oeuvre va se balader pendant des années et dans des décennies et à chaque fois, ce qui sera raconté, sera raconté dans le format.
Comment construisez-vous une exposition comme celle-ci ?
D'abord, je cherche un thème. Souvent des idées qui s'expriment avec des mots en anglais, lisibles dans plusieurs langues. J'ai une idée du thème, je l'exprime avec un titre et ensuite c'est ce titre qui déclenche le travail. Souvent, l'expo n'a rien à voir avec l'idée de départ !
Ici, People & Things, car j'ai toujours représenté des visages ou des gens mais j'ai remarqué que très souvent ils sont accompagnés d'objets ou les portent sur eux. Je suis très marqué par les années effervescentes de ma jeunesse, les années 60 et 70 et je reste assez scotché la-dessus et on le ressent sur les images. Les choses qui accompagnent les gens sont liés à ça. L'art est dans chaque instant pour moi.
Découvrez ses oeuvres du 10 mars au 8 avril.
Du mardi au samedi de 14h30 à 19h
Et comme Jef Aérosol ne se déplace jamais sans son matériel, il va profiter de son passage à Marseille pour laisser sa touche sur quelques murs de la murs ! Suivez l'artiste sur les réseau sociaux pour découvrir son travail !