Sous le commissariat de Jean-François Chougnet, et de Ricardo Vazquez, commissaire associé.
Quelques vingt ans après le décès prématuré de Richard Baquié (1952-1996), l’Hôtel des Arts, centre d’art du Département du Var, lui dédie une exposition qui réinterroge son travail et relève le défi de donner à tous ses publics, initiés et néophytes, les clés de compréhension de l’œuvre de cet immense artiste, trop tôt disparu.
C’est sous la notion de « déplacements » que les commissaires ont placé le parcours, dans l’ensemble des espaces du centre d’art varois ; une notion au centre de la démarche de l’artiste, lui pour qui tout était affaire de mots et de définitions !
« Je fabrique des machines pour créer des situations. Je cherche une sculpture qui agit. Ce que l’on y projette en figure l’aperçu. La distance entre le projet et le résultat est le sens même de mon travail ». Richard Baquié
Richard Baquié traverse les années 1980 et 1990 avec une énergie et un talent exceptionnels, qui lui vaut d’être considéré comme l’une des figures dominantes de cette période, avec une reconnaissance internationale, du Centre Pompidou au Guggenheim de New York, en passant par le documenta de Cassel. Après sa disparition, Bordeaux et Marseille l’ont honoré d’une rétrospective.
L’exposition de l’Hôtel des Arts a l’ambition de participer à une relecture de son travail, en le dégageant des clichés qui surgissent trop souvent autour de son parcours : celui de l’artiste « bricoleur », celui de l’artiste centré sur une identité marseillaise. Il a, bien au contraire, toujours agi par une série de déplacements, ce que l’examen attentif de son œuvre montre aujourd’hui clairement. « Ce qui m’intéresse, c’est le déplacement. À la fois la notion physique et la notion mentale de déplacement » écrit-il dès 1985. Sculpteur revendiqué, à une époque où le mot n’était guère à la mode, Richard Baquié donne toujours à l’écriture une place centrale.
L’exposition présentée vise à donner à voir cette extraordinaire actualité, à travers une quarantaine de pièces de cette décennie créative.
Elle présente des pièces emblématiques comme Autrefois il prenait souvent le train pour travestir son inquiétude en lassitude, 1984 (collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne) ainsi que des travaux peu ou pas connus.
Une salle est consacrée à L’Aventure, une commande publique pour Malpassé dans le 13e arrondissement de Marseille, inaugurée en 1988 et disparue dès 1990.