Incontestablement l’artiste du monde arabe le plus novateur et le plus avant-gardiste de sa génération, Tamer Abu Ghazaleh est inclassable et impertinent.
Une seule fois suffit pour que la voix de Tamer Abu Ghazaleh ne puisse plus s’échapper de nos têtes. Palestinien, installé au Caire, compositeur et producteur, il est aussi un acteur et activiste de la scène musicale au Proche-Orient.
Très vite imprégné de musique et de questions politiques, car né de parents mélomanes et exilés, il enregistre à l’âge de cinq ans un de ses premiers morceaux Ma Fi Khof (Sans peur) qui évoque directement la première intifada. Son chant âpre et ombrageux a des accents de mélopée profonde, mais il surprend surtout par la contemporanéité audacieuse de son art qui traverse trois décennies de musique et de poésie, non sans satire politique. Ainsi ne dit-il pas dans un de ses textes El Balla’at (La bouche d’égout) "Je suis un insecte, non pas fabriqué en Égypte, de la contrefaçon, je me noie dans l’eau boueuse, si vous le permettez. Mais pourquoi est-ce que je sonne tellement égyptien, moi qui suis Palestinien ?"