Les scènes galantes de Marguerite Gérard et Louis-Léopold Boilly ne montrent jamais explicitement un échange charnel mais encouragent plutôt le sourire complice du double-entendre du spectateur comme dans la peinture hollandaise du Siècle d’or dont ils maniaient avec brio les codes suggestifs.
Ce répertoire équivoque permettait aux amateurs de déceler la touche de piquant qui pouvait se cacher derrière l’échange d’une missive, le présent d’un chasseur, une jeune femme plongée dans la lecture d’un de « ces livres qu’on ne lit que d’une main » ou une partie de musique. En réunissant une quarantaine d’œuvres, le musée Jean-Honoré Fragonard invite le public à entrer dans un univers français où les subtilités du non-dit régnaient.
PHOTO : Jean-Honoré Fragonard et Marguerite Gérard, « Le Bouquet », Collection particulière, 1783-84