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Ai Weiwei, l'exposition événement du Mucem

Du 19/06/2018 au 12/11/2018 - Marseille - MuCEM-J4 - 12 °
Terminé
Publié par Sylvie B le 08/01/2018 - Modifié le 19/06/18 13:49
Ai Weiwei

Ai Weiwei, Photographe, architecte, sculpteur, performeur... L'artiste chinois, reconnu sur la scène mondiale, est invité au Mucem, du 19 juin au 12 novembre 2018.

Le Mucem invite l’artiste chinois Ai Weiwei, l’un des acteurs majeurs de la scène artistique internationale.
Photographe, architecte, sculpteur, performeur, cinéaste et activiste  sur les réseaux sociaux, son œuvre associe la pensée chinoise à l’art contemporain, s’inspirant notamment de Marcel Duchamp et d’Andy Warhol. Si ses créations interrogent nos sociétés avec tant de force, c’est parce qu’elles mettent en scène des objets du quotidien qui  par le  geste de  transformation de l’artiste deviennent des œuvres d’art.

Fan-Tan, l'exposition événement


 

L' artiste est très présent sur les réseaux sociaux, nous confie Judith Benhamou-Huet, commissaire de l'exposition, il n'empêche que l'on ne sait rien de lui : " Cette exposition donne l'occasion de comprendre un des ressorts de la rage de cet artiste pour l'injustice et c'est en relation avec son père, qui était un grand poète chinois moderne, qui a été victime de la politique culturelle de Maho et a passé une vingtaine d'années en exil loin de Pékin et 5 ans à nettoyer des latrines 7 jours sur 7."

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Des objets spectaculaires

De nombreux objets spectaculaires sont regroupés dans cette exposition.

A l'entrée, 
Color House, un pavillon du 17ème siècle, qui représente la tradition chinoise modernisée. Exposée une seule fois en 2006, cette pièce est visible au Mucem. "Un sacrilège puisque l'artiste prend une architecture emblématique de sa culture et la badigeonne de couleurs pastel pour en faire un objet pop." selon la commissaire de l'exposition.

Devant la maison, deux savons de marseille d'une tonne chacun rempli d'huile d'olive à la couleur du Jade, matériau symbole de l'empereur conçus spécialement pour l’exposition

Autre objet spectaculaire, un lustre composé de 61 lustres anciens,
à différents niveaux de lecture, regroupés autour d'un porte bouteilles, une référence à Marcel Duchamp, une provocation qu'Ai Weiwei a souhaité reprendre. Ce lustre spectaculaire, sous l'angle d'un prisme chinois, fait référence à la chine contemporaine où partout on retrouve ses luminaires clinquants dans les grands hôtels par exemple.

Hommage à son père

Cette exposition commence par un hommage à son père Ai Qing, qui arrive en 1929, en bateau. Une maquette de ce bateau est d'ailleurs présente au Mucem ainsi que le journal de bord du capitaine. Il écrira un poème sur marseille, traduit ici, avec une description à la fois chaotique et ensorcelante. Son père arrive au port de Marseille, à l'emplacement du Mucem.

En 1996, son père décède et Ai Weiwei va saisir l'instant fatal en faisant faire le masque mortuaire de son père.

La Tradition chinoise

Ai Weiwei fait sans cesse des ponts entre la culture occidentale et l'art traditionnel, la culture chinoise. Des allers-retours entre le passé, la culture chinoise et l'hyper-contemporanéité. 

Les trois personnages suspendus au Pavillon, sont fabriqués selon la méthode traditionnelle des cerfs-volants chinois. Parmi les autres objets représentés, des assiettes en porcelaine bleue et blanche, une copie d’une série de douze sculptures d’animaux illustrant les signes du zodiaque chinois, qui étaient disposées dans une résidence de l’empereur de Chine... Ai Weiwei créé aussi des artefacts sur le principe des tombeaux des empereurs chinois, objects sacralisés vus aussi comme des ready-mades. 

Dans les années 80, Ai Weiwei, va quitter la Chine pour tenter sa chance à New-York ! Il représente d'ailleurs ces années en rendant hommage aux artistes qui meurent du sida avec ici, un objet surréaliste Safe Sex.

Fan-Tan

Pourquoi un tel titre ?  « Fan-Tan », choisi par Ai Weiwei, fait référence à un char d’assaut anglais qui opérait sur le sol français durant la Première Guerre mondiale.

Il avait été offert par un homme d’affaires chinois dans le cadre de l’effort de guerre.
Il était décoré sur chacun de ses flancs d’un oeil, le même que celui qui figurait sur
certains bateaux chinois. Il a été peint par des engagés volontaires des forces chinoises (Chinese Labour Corps) qui contribuaient eux aussi à l’effort de guerre auprès de l’Angleterre et de la France.
Pour les Chinois, « Fan-Tan » est aussi le nom d’un jeu de paris local comparable à la roulette. Le choix de ce titre symbolise les relations chaotiques qu’ont entretenu la France et la Chine à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Nombre d’objets des collections du Mucem, choisis pour l’exposition, illustrent ce propos et datent de cette période.

Autour de l'exposition :

Du 20 au 30 septembre 2018
Événements, rencontres, forums, projections et spectacles autour des migrations

En 2017, Ai Weiwei réalise le film « Human flow ». Dans ce film documentaire, l’artiste dissident rend compte du drame des réfugiés à travers le monde, et plus  articulièrement dans les pays du pourtour méditerranéen, selon une dimension humaniste et avec un engagement citoyen volontaire. C’est dans cet état d’esprit
que le Mucem proposera toute une série d’événements, rencontres, forums, projections et spectacles autour des migrations.

Week-end littéraire
Samedi 10 et dimanche 11 novembre 2018

En écho au finissage de l’exposition «Fan-Tan » d’Ai Weiwei, le Mucem invite l’écrivain et penseur Patrick Chamoiseau, auteur de Frères Migrants (Le Seuil, 2017) pour une carte blanche. Deux journées de rencontres, lectures, performances et projections.

Accompagnant l’ouverture de l’exposition, le catalogue bilingue «Fan-Tan : Ai Weiwei » sera disponible en juillet 2018


+ d'infos : mucem.org

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