Difficile de résister à ce quintet porté par Romain Cuoq et Anthony Jambon qui semble marquer une nouvelle ère dans le jazz grâce à la jeunesse et l’enthousiasme. De jeunes musiciens au nom prédestiné qui composent avec précision et qui jouent avec plaisir une musique prête à secouer et à éveiller un peu plus la galaxie du jazz.
Saxophoniste, clarinettiste et compositeur français, diplômé du Conservatoire de Paris, Sylvain Rifflet est lauréat du concours de la Défense et a reçu plusieurs récompenses dont une « Victoire du jazz » et un « Django d’or ». Ça pose tout de suite le personnage. Fer de lance de la jeune génération de musiciens de jazz, il a voulu rendre un hommage intelligent et libre à Stan Getz, une de ses principales sources d’inspiration.
Le début d’une histoire, c’est l’impact du pianiste Makoto Ozone sur un jeune japonais rêveur qui écoutait la radio. Assis au piano, il croyait que la musique avec la poésie, allait sortir d’elle-même. Dommage. Donc il s’est mis au piano classique, a appris la théorie musicale et la lecture à vue « mais ce que je voulais vraiment faire, c’était regarder par la fenêtre et dire : « Il pleut, improvisons quelque chose de pluvieux », le jazz ».
Le jazz du trompettiste élevé à Berklee College et installé à New York, se déploie dans la droite ligne d’un classicisme post-bop directement inspiré du gourou Miles Davis. Cette lignée fait de lui un des nouveaux maîtres du silence, et c’est tout naturellement que son album sorti chez ECM, la référence, s’intitule « Into the Silence » (meilleur album jazz étranger pour Jazz Magazine et album jazz de l’année pour TSF jazz). Mais Avishai est avant tout un artiste leader, pour qui le groupe est essentiel et dans lequel chaque musicien prend une place prépondérante.