Pour le peintre géorgien Niko Pirosmani (1862-1918), l’art est un vaste continent. Il est lui-même un marginal, un vagabond comme on dit, un homme qui a sciemment choisi l’errance comme forme de vie. Promeneur entre ville et campagne, il est aussi au centre des événements communautaires et situe ses œuvres réalisées sur commande au cœur même de la société, dans des lieux presque allégoriques qui incarnent la convivialité et l’échange : les auberges, les tavernes, les commerces. Il ne peint pas pour les lieux dédiés à l’art que sont les galeries, les associations d’artistes et les musées.
Regroupant pour la première fois les œuvres de ces deux artistes dans un même lieu, « Niko Pirosmani – Promeneur entre les mondes » revêt ainsi un caractère exceptionnel. Le peintre géorgien est en effet présenté à la Fondation en regard de six œuvres de Van Gogh, réunies sous le titre « Vincent van Gogh : Vitesse & Aplomb ». Produites entre 1884 (la période hollandaise) et 1889 (la période provençale), ces toiles transmettent, elles aussi, un sentiment de vitesse et témoignent d’un humble regard porté sur les gens et les choses entourant l’artiste néerlandais.