Les santonniers s'attendaient à une année blanche, finalement le Père Noël est passé en avance: La Foire aux Santons aura bien lieu cette année, et elle ressemblera presque à celle des années précédentes.
"Ce qui me faisait vraiment mal au cœur, c’est que depuis 1803, il y a toujours eu une foire aux santons. Elle a tranversé les guerres. Je ne veux pas plier pour un petit virus, car c’est un virus tout petit, on n’allait pas abandonner cette foire organisée depuis 218 ans." affirme soulagé Michel Bouvier, le président de l'association qui organise cet événement.
Dès ce lundi matin, le chantier d'installation des cabanes des santonniers a débuté sur le Quai du Port. L'enjeu est capital pour cette profession qui ne vend réellement ses santons que durant ces foires avant Noël.
"Pour certains c’est tout, moi je ne fais que la Foire aux Santons. C’est une question de survie. Sans cette foire, beaucoup auraient tiré le rideau." Michel Bouvier
Certes cette année, il n'y aura que 18 santonniers au lieu des 27 habituellement. Il n'y aura pas non plus de stands de nourriture ni de boissons consommées sur place.
Car pour obtenir cette autorisation, il fallu convaincre les services de la préfecture de leur capacité à respecter strictement le nouveau protocole sanitaire. Il y a quelques jours encore, les services de l'Etat ne voulaient pas entendre parler d'évenements ni de marchés de Noël, et on filait tout droit vers une annulation totale. Finalement, les annonces gouvernementales et l'amélioration de la situation sanitaire ont permis de desserrer l'étau.
"On est sur un marché un peu particulier." reconnaît Yannick Ohanessian, l'élu en charge de ce dossier: Un sens unique de circulation, filtrage, une jauge limitée dans le périmètre... Tout est fait pour respecter ce fameux protocole sanitaire, et pour cela la ville a permis d'élargir la surface du marché.
"Depuis le début nous y avons cru avec Madame la Maire, même si un temps il a été question d’annuler le village de Noël, c’était vraiment lié aux annonces gouvernementales, pour autant nous avions toujours demandé aux services de la ville de continuer à penser et imaginer des solutions alternatives, pour justement, mettre du baume au cœur des Marseillaises et Marseillais" souligne Yannick Ohanessian qui se félicite aussi d'avoir obtenu auprès de la préfecture la possibilité d'organiser le marché de Noël, sur le Quai des Belges.
Là aussi, le format a évolué, il n'y aura peut-être pas de fanfare ou de vin chaud cette année, mais l'essentiel est de faire perdurer cet esprit de Noël, et créer aussi une dynamique avec les commerces du centre ville.
La ville ne pourra compter que sur ces deux marchés. Car outre les illuminations et une sonorisation du centre ville, toutes les autres festivités de Noël ont dû être annulées à Marseille.