Aliénor et la « visagéité ». Se dévoilent devant nous des portraits, encore des portraits et surtout des visages. A l’encre, à l’huile, en noir et blanc ou en couleur, au crayon ou à la gouache. Ils vous prennent d’assaut le regard, surtout à cause des yeux, immenses, inquiétants qui mangent les visages. Parfois, ces femmes et enfants, habités par l’étrange, semblent loucher imperceptiblement. Fernando Pessoa , le grand poète, parlait de l’intranquillité de l’âme; Aliénor vous assaille avec l’intranquillité de ses visages, figés et pourtant terriblement vivants. Elle a grandi dans les rouleaux de tissus et dans l’univers de la mode mais ce n’est pas le côté paillettes qu’elle en retient même si elle est capable de vous trousser quelques belles « fashionistas » en quelques traits et croquis éblouissants. ..
Chez Aliénor, dont l’univers est singulier plutôt que brut, le réalisme avance masqué. Ce qui transparait de l’âme humaine sur la figure, cette « visagéité », elle la travaille avec une économie de moyens, sur un point de bascule, posant des questions sans réponse sur l’énigme que constitue un être. « Mes portraits sont des propositions sans certitude sans vérité absolue mais dans lesquelles le caractère d’une personnalité peut surgir, porté par le ressenti de celui qui regarde. » souligne l’artiste qui met à nu les faux semblants, habille les corps pour mieux déshabiller les âmes. Brigitte Camus
VERNISSAGE VENDREDI 28 AVRIL À 18H