Izia débarque sur scène bourrée d'énergie et d'envie de faire plaisir. Elle saute, bouscule les micros joue avec ses musiciens tout en hurlant et même sommant: "Let me alone". Sexy et drôle, elle transcende la foule qui entre facilement dans son jeu. Car quand elle se produit sur scène, c'est un vrai show qu'elle nous offre du début à la fin. Avec humour, elle nous mime le sentiment qu'on devrait ressentir face à sa musique, cette sensation qui débarque des orteils pour remonter lentement jusqu'à notre fessier sagement assis, à son grand désarroi, pour finalement nous forcer "à bouger notre cul". Et ça marche.
Danses frénétiques, cris sauvages, le concert est un appel au sexe. Il se déroule comme un orgasme, commence doucement, se prononce avec le jeu de la chanteuse et son guitariste, où au son des accords, Izia possédée se déhanche et explose à la fin lorsqu'elle se jette dans le public en lançant des petits cris. Et tout ça sur 10 cms de talon!
Izia voudrait bien emporter les colonnes et le public dans son salon, mais étant donné que c'est impossible, elle nous gratifie seulement d'un "C'était chanmé", balance son micro et s'en va, laissant une foule surchauffée pour la suite.
Après une telle bombe, difficile pour les Pony Pony Run Run de prendre la suite. Et en effet, leur pop gentillette face au rock et à l'humour d'Izia paraît bien fade. Les garçons tentent de "transformer le vieux théâtre en club moderne" mais il faut avouer que leur:" Vous pouvez-vous lever, vous savez" n'est pas très convainquant après le coup d'éclats de la sulfureuse Izia. C’est un petit flop pour les Pony Pony Run Run, le théâtre antique se vide peu à peu et le public semble plus jeune.
Fanny Nicolas