Dix ans avant la Révolution française, dans un pays en proie aux plus vives polémiques, Gluck bouleverse l’histoire de l’opéra en le hissant à un niveau d’intensité tragique inouï. Assister en une même soirée à ses deux Iphigénie représente une expérience hors normes : c’est entrer au cœur même de la malédiction des Atrides, suivre une destinée exemplaire à travers un cycle de violence sans fin. Comment la victime d’Aulide peut-elle devenir le bourreau de Tauride ? Telle est la question bouleversante dont s’empare Dmitri Tcherniakov, plongeant le spectateur dans la demeure familiale hantée par ses morts et montrant à l’oeuvre un implacable processus de déshumanisation, aux résonances contemporaines sensibles. À la tête du Concert d’Astrée, Emmanuelle Haïm porte à son sommet de puissance expressive ce diptyque haletant, qui laisse chanter l’humanité dans les airs les plus poignants. C’est à l’ardente et lumineuse Corinne Winters, entourée de la fine fleur du chant français, que revient le défi redoutable d’interpréter le double rôle-titre.
Spectacle en français surtitré en français et en anglais
5h15 avec un entracte de 1h30
Une offre de restauration vous sera proposée durant l’entracte. Les modalités de réservation vous seront communiquées au printemps.
Les 3, 5, 8, 11 et 16 juillet à 18h
Infos/réservations : festival-aix.com