Aria est la première création de la compagnie depuis la disparition du maître, une œuvre chorégraphiée et mise en scène par Gil Roman sur le thème du Minotaure.
Au delà d'une évocation du mythe de Thésée et Ariane, il est question dans cette pièce de féminité, de la dualité de l'homme, de ses oppositions et de ses contradictions. Une œuvre pure, symbolique et sensuelle.
Les chorégraphies sont parfaitement servies par des interprètes époustouflants de virtuosité (Elisabet Ros, Julien Favereau, Kateryna Shalkina, Daria Ivanova, Julio Arozarena, ...)
Les costumes sont impeccables, la musique ciselée, une pièce résolument contemporaine, riche en images fortes, un moment de grande émotion comme la danse peut parfois en procurer.
A l'issue de cette première partie, aucun doute n'est permis : le Béjart ballet Lausanne est un des plus formidables instruments de la danse contemporaine et Gil Roman le maitrise à la perfection.
Avec Dyonisos (suite), créée en 1985 on change de registre pour une danse plus brute.
L'œuvre laisse la part belle aux grands ensembles de garçons ( près d'une vingtaine ! ) et à leur puissance masculine.
La danse est énergique, les lumières minimalistes, les costumes sont sobres mais élégants à l'image des intemporels pantalons rouges du corps de ballet signés Versace.
Une soirée en apparence contrastée une différence de styles et d'époque voulue par le directeur artistique en forme d'hommage au passé et de projection vers le futur.
Une différence de styles donc mais surtout pas une opposition, plusieurs visions d'un même univers plutôt, celui de "l'amour / la danse".
Par Didier Philispart