Date : IVe siècle. Epoque : Antiquité. Type : Architecture de sports et loisirs. Statut : Propriété de la ville d'Arles (pour la partie dégagée). Classé Monument historique (1840), Patrimoine mondial de l'Unesco (1981).
Expression caractéristique de la civilisation romaine, les thermes étaient un des lieux publics les plus répandus. Leur succès ne commence qu'à la fin de la république et au début de l'empire : les premiers bains publics n'apparaissent à Rome qu'au Ier siècle av. J.-C. et ne se développent vraiment qu'au début de notre ère, avec l'invention des hypocaustes. Edifices inséparables du confort de la vie urbaine à l'époque impériale, les thermes associaient les exercices physiques qui se déroulaient sur la palestre (salle d'entraînement), aux bains assurant l'hygiène corporelle.
Chaque après-midi toute la population, les femmes d'abord, les hommes ensuite, observait le rite de la sudation à sec, du bain chaud, où la peau aspergée d'eau brûlante était raclée au strigile (sorte de petit racloir), du passage dans la salle tiède et de la piscine froide. Il se terminait par un vigoureux massage. Outre leur fonction hygiénique, les thermes avaient aussi un fort rôle social, c'était un lieu de rencontre très prisé. L'entrée en était gratuite ou presque, on pouvait y pratiquer un sport, voir des spectacles ou fréquenter la bibliothèque.
A Arles, nous connaissons l'existence de trois établissements thermaux. Les premiers furent découverts place de la République en 1675, lors de l'érection de l'obélisque, et sont donc aujourd'hui sous ce monument. Une autre construction thermale, dont le plan reste hypothétique, a été édifié vers le début du IIIe siècle, à l'extérieur des remparts, au sud de la ville. A ces deux établissements s'ajoutent les thermes de Constantin décrits ici.
Le succès des thermes est dù pour beaucoup à l'invention des hypocaustes. Ils permettaient de faire circuler de l'air chaud sous le sol des pièces surélevées, grâce à des pilettes de briques, les suspensura. L'air s'évacuait ensuite par les canaux verticaux des tubuli, doublant les parois. Ces différents éléments sont encore bien visibles dans les thermes d'Arles. La majeure partie du grand établissement thermal d'origine est incluse aujourd'hui dans les maisons du quartier.
Actuellement, seule la partie nord de l'ensemble a été dégagée. Elle concerne principalement les pièces chaudes et des pièces de service. Malgré la disparition quasi totale de la suspensura, sol de circulation, on peut comprendre assez bien l'organisation de cette partie, dont l'élément principal est le caldarium, la pièce chaude avec sa piscine voûtée. La construction rythmée par une alternance d'assises de briques, et de petits moellons de calcaire très réguliers s'articule autour d'une demi-abside semi-circulaire éclairée par trois hautes fenêtres en plein cintre, couverte par une grandiose voûte en cul de four.
Deux autres piscines rectangulaires se trouvaient de part et d'autre de la pièce centrale, dont une, à l'est, possède encore son pavement de marbre et une partie des tubuli. Plusieurs foyers servaient à chauffer le caldarium. Une véritable pièce de chauffe était située dans l'angle nord-est du bâtiment, ainsi qu'un foyer dans l'angle sud-ouest de la salle au sud.
Le caldarium communiquait par deux portes avec une pièce mitoyenne au sud, la salle tiède ou tepidarium. Entièrement dépourvue de son sol, elle conserve cependant une abside occidentale, récemment fouillée puis remblayée, en attendant une restauration. A l'est, subsiste une autre pièce chaude, probablement le laconicum ou étuve. La suite du complexe n'a pas été dégagée. Les maisons jouxtant immédiatement le site, au sud, remploient massivement les murs du frigidarium, le bain froid. Des vestiges parfois remarquablement conservés, permettent de le décrire comme une vaste pièce rectangulaire, délimitée aux extrémités par une abside.
Site classé au patrimoine mondial
Tarifs : de 2€20 à 3€