Surplombant les vallons du Fontenil et de Fontchristiane, le fort des Têtes constitue le pivot de la défense fortifiée de la ville et l'ouvrage le plus important de la partie du dispositif construite au XVIIIe siècle.
Les plissements et les gradins des défenses du fort soulignent l'obstination des ingénieurs à défendre résolument Briançon, devenue une place de première ligne à la suite de la perte du Dauphiné transalpin lors du traité d'Utrecht en 1713.
Déjà, en 1700, Vauban avait repéré l'importance du plateau des Trois Têtes qui surplombe la ville au-delà de la Durance. En 1709, le maréchal de Berwick y établit un camp retranché, qui s'avéra fort utile en 1711 et 1712. De 1721 à 1733, le marquis d'Asfeld, directeur général des fortifications, les ingénieurs Tardif et Nègre réorganisèrent cet ouvrage de campagne en fort permanent à fronts bastionnés. Plus étendu que la place de Briançon, le fort pouvait abriter un millier d'hommes et du matériel.
L'utilisation du relief comme obstacle, le compartimentage des défenses imposant des sièges successifs, la puissance de feu des soixante-douze embrasures combinées avec les forts voisins témoignent de l'extraordinaire maîtrise de la fortification de montagne acquise par les ingénieurs du roi.
Source : cheminsdememoires.gouv.fr