Il n'y a qu'un mot pour décrire cette soirée au Festival les Voix du Gaou : magique. Serait-ce la qualité de la musique ou le charme des lieux? Probablement la rencontre de ces deux conditions. Quoiqu'il en soit une seule chose est certaine hier soir, l'éblouissement était total.
Il faut dire que dès l'arrivée, l'île protégée nous englobe de son aura particulière. Les reflets du soleil couchant nous saisissent pendant qu'on chemine au bord de l'eau et au coeur de la pinède. Car en plus d'une programmation de qualité, c'est ce lieu exceptionnel qui a permis au Festival d'acquérir sa notoriété.
L'observation de dame nature passée, la soirée commence avec le groupe Loud Cloud. Formé du guitariste américain Lone Kent accompagné du percussionniste Seb Gisbert, le duo alterne avec aisance les sonorités blues et les guitares grinçantes. Leur musique résolument rock agrémentée de quelques balades, et surtout leur extrême complicité donnent le ton de la soirée.
TD-Lind prend la relève après une heure de show. L'artiste véritable showman, transporte la foule dans un concert résolument 60's. Sa guitare tantôt country tantôt bluesy, nous rappelle les débuts de Bob Dylan.
Une clameur accueille Sting plus tard dans la soirée. L'artiste enchaîne les tubes, reprenant à la fois les succès de The Police et ses titres solo. L'extrême simplicité de cette légende est frappante lorsqu'il nous conte avec tendresse comment l'écriture de Fields of Gold lui est parvenue comme un éclair, alors qu'il se baladait dans les champs de son village. Trente ans de carrière ne semblent pas avoir entamé sa passion de la musique et surtout son envie de la partager. Rares sont les grands qui communiquent une telle humanité. Sting aime son métier et son public et ça se sent quand il jubile en laissant tout un chacun entonner les refrains de Every Breathe you take ou offre pas moins de deux rappels, semblant laisser la scène plus par obligation que par envie. Les paroles de Fields of Gold :You'll remember me when the West wind moves, pourraient nous être adressées, car il est sûr, qu'on se souviendra de lui et de cette nuit
Fanny Nicolas