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La fin des Voix du Gaou

L'un des plus grand festivals de musique de la région s'arrête après 17 éditions. Retour sur les causes de cette fin.

Publié par Jean-Baptiste Fontana le 26/09/2014 - Modifié le 30/09/14 14:59
La fin des Voix du Gaou

D'un commun accord, la Ville de Six Fours et la société Sud Concerts ont décidé de mettre fin au Festival des Voix du Gaou. Pendant 17 ans, les plus grands artistes s'y sont croisés : Lenny Kravitz, M, Babyshambles, Texas, Carlos Santana, Ben Harper ou encore Stromaé l'été dernier devant plus de 8000 personnes.

L'un des plus importants festivals de musiques actuelles de la région vient donc de disparaître. L'organisateur Sud Concerts, las d'accumuler les déficits depuis plusieurs années a décidé de jeter l'éponge. "On a près d'un million d'euro de déficits cumulés ces dernières années, l'amoureux de musique que je suis est triste de cette fin, mais le gestionnaire est convaincu d'avoir fait le bon choix" explique Rabah Houia, directeur de Sud Concerts. Le festival accuse cette année encore un déficit chiffré à 160 000€ sur un budget d'1,5 M€.

Un festival peu subventionné

La société avait pourtant signé en 2013 une nouvelle DSP (délégation de service public) pour organiser le festival. Conclue pour trois ans, elle portait la subvention de la mairie à hauteur de 375 000 € par an. Un somme importante pour la ville de Six Fours mais qui reste faible dans le budget du festival. A titre de comparaison, le Nice Jazz Festival, à la renommée équivalente et avec un peu plus de spectateurs a coûté en 2013, 1,7 millions à la ville (pour un budget de 3 millons), le festival Jazz des Cinq Continents touche lui 900 000 € de subvention ( pour un budget de 2M€).

La ville était le seul financeur institutionnel du festival des Voix du Gaou. Malgré leurs sollicitations régulières, ni le département, ni la région n'ont souhaité soutenir cet événement.

Les raisons du déficit

"On se pose des questions" explique Rabah Houia. "Nous avons eu 25 800 spectateurs, il nous en fallait 30000". Le prix n'a pas changé, les stars sont toujours au rendez-vous mais le Gaou a subit une baisse de fréquentation ces dernières années. La crise n'y est pas pour rien. 

Les cachets des artistes ont aussi augmenté, mais dans des proportions modérées. L'un des principaux coût du festival restait ce qui faisait son originalité : monter un festival sur une petite île engendre d'importants coûts dans la scène et les installations. Un luxe qui a plombé chaque été les comptes du festival.

Du coté de la mairie, on a déjà prévu de réattribuer la somme de la DSP en faveur de l'Espace Malraux et des concerts de musique classique à la Collégiale. Il n'est pas d'actualité de relancer un appel d'offre pour une nouvelle DSP. Le maire regrette cet arrêt du festival, mais n'entend pas relancer le festival, ni organiser de nouveaux concerts sur l'île du Gaou.

Une perte pour tous

Intermittents, commerces, artistes, public... l'arrêt des Voix du Gaou, c'est d'importantes retombées perdues pour tout un secteur et un territoire. Environ 300 personnes y travaillaient directement pendant la durée de l'événement. Il faut y rajouter les restaurants, hôtels et acteurs touristiques qui faisaient le plein durant cette période. Les artistes sont aussi touchés. Les Voix du Gaou était un formidable tremplin pour les groupes émergents de la région. Toute cette politque d'accompagnement tombe elle aussi à l'eau.

Enfin, pour le public aussi, l'été 2015 s'annonce bien triste. Le Festival'Hyères s'arrête lui aussi. Le Var vient de perdre ses deux plus grands festivals de musique.

 

JBF

 

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